Les juges d’instruction français ont rejeté la demande d’annulation des inculpations pour viols de l’islamologue suisse Tariq Ramadan formulée par son avocat, a déclaré vendredi à l’AFP une source proche du dossier.
Le théologien musulman de 55 ans avait été mis en examen (inculpé) et incarcéré le 2 février pour « viol » et « viol sur personne vulnérable », après les plaintes de la militante laïque et ancienne salafiste Henda Ayari et d’une autre femme surnommée Christelle dans les médias. Une troisième femme, Mounia Rabbouj, l’accuse également de viols et l’islamologue a été placé sous le statut de témoin assisté dans ce volet.
Dans leur ordonnance de trois pages, dont a eu connaissance l’AFP, les juges écrivent que les éléments matériels fournis par Christelle, qui affirme avoir été violée le 9 octobre 2009 dans un hôtel à Lyon, « se sont révélés exacts » après les investigations et que ses déclarations réitérées sont « circonstanciées et précises ».
Concernant Mme Ayari, qui a été confrontée pour la première fois à Tariq Ramadan jeudi, les magistrats soulignent qu’elle a eu des déclarations « hésitantes » quant à la date et au lieu du viol présumé mais que « les indices graves ou concordants qui ont présidé à la mise en examen de Tariq Ramadan subsistent ». Ils considèrent dès lors « prématurée » une annulation de la mise en examen, puisque des investigations sont toujours en cours.
Dans sa plainte initiale, en octobre 2017, cette plaignante affirmait avoir été violée au début du printemps 2012, dans un hôtel de l’est parisien. Elle avait ensuite fait évoluer son récit, évoquant alors la date du 26 mai 2012 et un lieu précis: l’hôtel Crowne Plaza de la place de la République.
Mais les récentes investigations ont mis au jour qu’elle se trouvait à cette date à Rouen, au mariage de son demi-frère. Jeudi, lors de la confrontation, elle avait dit ne pas pouvoir donner une date précise pour les faits dont elle accuse l’islamologue.