L’affaire dite de la « réunion » ou des « complotistes », qui a défrayé la chronique en Algérie en 2019, s’est achevée ce samedi avec l’acquittement des « quatre ».
Les généraux Toufik et Tartag, anciens patrons des services de renseignements algériens, Saïd Bouteflika et Louisa Hanoune ont été acquittés ce samedi par le Tribunal militaire de Blida, après un troisième procès ordonné par la Cour suprême.
Pour Me Khaled Bourayou, avocat de Saïd Bouteflika, c’est une « heureuse décision ». L’avocat appelle à la réhabilitation de tous les jeunes du hirak, incarcérés ou poursuivis pour avoir participé à des manifestations populaires.
« C’est une heureuse décision. Et où s’est distinguée la plaidoirie du procureur général qui a demandé l’application de la loi. Nous considérons que l’application de la loi ne doit pas être circonstancielle mais permanente. Que dans chaque procès en Algérie, il y ait une application de la loi. On a remarqué que le jugement du tribunal (militaire) et l’arrêt de la Cour, en septembre, n’ont pas appliqué la loi mais beaucoup plus les desiderata d’un seul homme ».
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« Nous souhaitons qu’il y ait une réhabilitation de tous les jeunes du Hirak, c’est ce que nous voulons aujourd’hui. Nous voudrions que la justice ne divise pas le peuple mais le réunit ». Que retient Me Bourayou de ce procès ? « Un gâchis judiciaire où on a beaucoup plus réglé des comptes que les questions de droit ».
Toufik et Tartag, les deux anciens chefs des services de renseignements algériens (ex-DRS), le frère et conseiller du président déchu Abdelaziz Bouteflika et la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) étaient poursuivis pour « complot contre l’autorité de l’État et de l’armée » suite à une réunion tenue le 27 mars 2019, en plein soulèvement populaire contre le cinquième mandat que briguait l’ancien chef de l’État algérien.
Arrêtés en mai 2019, ils ont été condamnés en septembre à 15 ans de prison ferme, dans un procès très médiatique, et dans un contexte politique marqué par la poursuite du Hirak et la préparation de la présidentielle du 12 décembre 2019.
En appel en février 2020, les peines ont été confirmées, sauf pour Louisa Hanoune, condamnée à 3 ans de prison dont neuf mois ferme. Elle a aussitôt été remise en liberté, ayant purgé sa peine.
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