Deux grands procès ont eu lieu mardi 18 octobre devant le tribunal de Dar El Beida (Alger), où plus de 70 activistes ont été jugés. Ceux qui se trouvaient en détention ont été libérés et les autres acquittés.
Au total, une quinzaine de détenus d’opinion ont été remis en liberté dans la nuit de mardi à mercredi à l’issue de deux procès qui ont eu lieu au tribunal de l’est de la capitale.
Le premier groupe jugé est celui dont fait partie le journaliste Mohamed Mouloudj. Celui-ci et sept autres détenus étaient poursuivis pour des chefs d’inculpation criminels, dont l’« appartenance à une organisation terroriste ».
Suspectés de liens avec le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), ils ont été arrêtés en septembre 2021 dans différentes localités de Tizi Ouzou et Béjaïa.
Alors que le procureur avait requis entre 10 et 15 ans de prison à leur encontre, le juge a condamné Mohamed Mouloudj, Zohir Djemai, Zahir Messaoudene, Malek Boudjemaa, Rezki Oulhadj et Hanafi Ould Mohand à deux ans de prison, dont un an ferme et a acquitté deux autres prévenus, Ali Mimoun et Yugharta Taleb. Tous ont retrouvé la liberté, y compris les six condamnés, qui ont purgé leur peine.
Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont particulièrement fustigé l’article 87-bis, introduit dans le Code pénal pour criminaliser, selon eux, l’action politique.
Le journaliste Mohamed Mouloudj quitte la prison
Tard dans la nuit, le verdict du deuxième procès qui s’est tenu devant le même tribunal est tombé. Il s’agit du procès dit « de la solidarité ». 65 personnes, dont les enseignants universitaires Fatiha Briki et Mahana Abdeslam et l’activiste El Hadi Lassouli, étaient jugées pour avoir aidé les familles des détenus d’opinion.
Le scénario est semblable à celui du premier procès : lourdes réquisitions du procureur (entre 5 et 15 ans de prison ferme), puis condamnation à des peines qui couvrent la détention provisoire pour les détenus et acquittement du reste des accusés.
Huit prévenus étaient en détention depuis avril 2021 et les autres en liberté provisoire. Le juge a prononcé quatre condamnations à une année de prison ferme à l’encontre de Mohamed Belkadi, Farid Hamel, Mohamed Smala et Ali Chachou. Les quatre sont néanmoins libres pour avoir purgé leur peine. Tous les autres prévenus, dont les deux enseignants universitaires, ont été relaxés.
Les défenseurs des droits de l’homme et de la cause des détenus d’opinion espèrent d’autres libérations à l’issue des procès programmés.
Le procès de 22 personnes, dont 17 détenus, est prévu dimanche prochain (23 octobre), devant le tribunal de Sidi M’hamed (Alger). Celui de l’écrivain et militant Abdeslam Abdenour et dix autres personnes, devant se tenir dimanche dernier au tribunal de Dar El Beida, a été reporté au 19 novembre prochain.
Toujours à Dar El Beida, huit détenus (sept de la wilaya de Sétif et un d’Alger), seront jugés ce mercredi.
Les défenseurs des droits de l’homme et de la cause des détenus d’opinion espèrent d’autres libérations à l’issue des procès programmés.