Défaut de facturation, absence de garantie du produit et de service après-vente, non affichage des prix, vente concomitante et de produits périmés, hausse injustifiée des prix, spéculation… La liste des pratiques commerciales illégales en Algérie est longue. Une véritable jungle où les lois de la république sont souvent bafouées chaque jour, au détriment du consommateur.
Pour se plaindre, et vu l’absence d’un organisme officiel capable de recevoir et de répondre à leurs requêtes, les Algériens s’adressent parfois à des associations de consommateurs comme l’Apoce qui se fixe comme mission la défense des « intérêts moraux et financiers des consommateurs. »
Quelles sont les principales requêtes qui arrivent chez cette association ? « Nous comptons une vingtaine de bénévoles qui gèrent notre page Facebook, qui sont là pour répondre à 50 000 messages par semaine, ce qui n’est pas une mince affaire », explique le président de l’Apoce Mustapha Zebdi.
L’éventail des requêtes qui parviennent à l’Apoce touche tous les secteurs. « Les requêtes les plus répandues sont relatives à la commercialisation du lait en sachet. La hausse des prix de certains produits, les manquements dans certains services notamment la téléphonie mobile et depuis quelques semaines, nous recevons des requêtes de la part de nos compatriotes bloqués à l’étranger », détaille Mustapha Zebdi.
Les consommateurs auteurs des requêtes se plaignent aussi du manque d’offres d’automobiles. Le président de l’Apoce regrette que certains consommateurs s’en prennent à l’association sur laquelle ils ont placé beaucoup d’espoir pour régler leurs problèmes.
Il explique que l’Apoce ne dispose pas de prérogatives pour régler les problèmes auxquels sont confrontés les Algériens, surtout que les vieux réflexes bureaucratiques, qui ont encore la peau dure, compliquent la tâche des membres de l’association.
Malgré les multiples embûches, l’association des consommateurs arrive à régler à « l’amiable » entre 80-90% des requêtes, et ce « quand il s’agit d’opérateurs privés », précise cependant M. Zebdi. Les requêtes non résolues sont dues aux litiges impliquant souvent des administrations publiques.