L’UE a écarté mardi toute ouverture d’un nouveau chapitre dans les négociations d’adhésion de la Turquie, estimant que les récentes actions d’Ankara, notamment en mer Egée, n’étaient « pas propices à de bonnes relations » avec ses voisins européens.
« Les tensions en mer Egée et en Méditerranée orientale ne sont pas propices à de bonnes relations de voisinage et ont sapé la sécurité et la stabilité régionales », selon le dernier rapport d’évaluation de la Commission européenne sur les pays candidats à l’adhésion.
« La Turquie est un pays candidat, un partenaire déterminant pour l’UE et un acteur clef, mais le moment n’est pas venu d’ouvrir un nouveau chapitre dans les négociations », a expliqué la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini, en présentant le rapport à Strasbourg, où le Parlement européen est réuni en session plénière.
« Notre analyse montre que le pays continue à s’éloigner à grand pas de l’Union européenne en particulier dans le secteur de l’Etat de droit et des droits fondamentaux », a renchéri le commissaire autrichien Johannes Hahn, responsable de la politique d’intégration européenne.
Les négociations avec Ankara ont commencé le 3 octobre 2005 mais elles sont enlisées depuis des années. Elle portent à ce jour sur 16 des 33 chapitres.
Les relations se sont encore dégradées entre Bruxelles et Ankara après le coup d’Etat avorté de juillet 2016 en Turquie, qui a conduit à des purges massives.
La plupart des Etats membres de l’UE n’ont toutefois pas souhaité pour l’heure suspendre officiellement ces négociations d’adhésion, craignant de provoquer une rupture définitive avec un partenaire clé sur le dossier migratoire et dans la lutte antiterroriste.