Le tribunal de Tipaza a condamné ce mardi 29 décembre à 4 ans de prison ferme, l’ancien wali d’Alger, Abdelkader Zoukh poursuivi dans des affaires de corruption, à savoir l’octroi d’indus avantages et abus de fonction en faveur de Ali Haddad.
Une amende d’un million de dinars algériens a été prononcée, par le même tribunal, contre Abdelkader Zoukh, déjà condamné à la prison ferme dans deux autres affaires et interdit de postuler à un poste de responsabilité au sein de l’État ou à un poste politique pendant 3 ans après l’expiration de sa peine, selon le compte rendu de l’agence officielle.
Lors de l’audience du 8 décembre, le parquet avait requis une peine de 10 ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un million pour « abus de fonction et octroi d’indus privilèges » en faveur d’Ali Haddad qui a comparu en tant que témoin.
Les faits reprochés à l’ex-wali d’Alger ont causé d’énormes pertes en termes de foncier agricole, industriel et touristique ainsi qu’au Trésor public, en témoignent les enquêtes menées par l’Inspection générale des finances, qui font état d’infractions flagrantes à la Loi et aux dispositions légales réglementant les domaines de l’État, dans neuf dossiers d’investissement dans des projets « fictifs » non réalisés par Ali Haddad.
Lors de ce procès, le juge a interrogé Zoukh sur les privilèges « douteux » octroyés à Ali Haddad, en tant que personne morale, ou propriétaire d’un groupe de travaux publics et d’autres entreprises d’investissement, notamment ceux concernant des assiettes foncières situées à Alger, des privilèges indûment octroyés à travers la délivrance de contrats de concession en infraction avec la loi, selon l’expertise de l’Inspection générale des finances.
Il s’agit, entre autres, d’une assiette de plus de 39.300 m2 dans la zone de Oued Semar, pour la création d’un complexe industriel, dans une région initialement destinée à abriter un jardin public, ce qui est en infraction totale avec la loi sur l’affectation des assiettes foncières.
Selon le juge, l’octroi de ce foncier s’est fait après l’aval du Conseil national de l’investissement (CNI), au moment où le wali d’Alger a établi une décision de transformation de la nature du projet (d’un projet de complexe industriel à un projet de loisirs), ainsi qu’un contrat de concession sans se référer au CNI, ce qui est considéré comme une entorse à la loi, car le foncier en question constituait auparavant une base de vie, dont Ali Haddad s’est emparée sans autorisation.
En fin de compte, le projet en question a été transformé en une usine de production de bitume avec un parking pour engins de travaux publics. Cette affectation a causé une perte de 1,33 milliards de DA à la commune d’El Harrach.
D’autres assiettes foncières ont été, également, indûment octroyées à Ali Haddad au niveau des communes de Hussein Dey, Ain Benian, et Dar El Beida, notamment, une assiette de plus de 16.000 m2 à Hussein Dey et l’accaparement par Ali Haddad de plusieurs terrains agricoles d’une superficie totale de 30.000 m2 pour la réalisation d’un complexe sportif au profit du club de football USMA.
La défense de l’accusé a interjeté appel du jugement près la Cour de Tipaza.
Le tribunal de Tipaza avait condamné l’ex-wali d’Alger dans deux autres affaires de corruption distinctes, à une peine de 5 ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million de DA, dans l’affaire d’octroi de privilèges à la famille de Abdelghani Hamel, et à 4 ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un million de DA dans une autre affaire similaire relative à la famille Mahieddine Tahkout, avec confiscation de tous ses biens et ordre de sa mise en détention durant l’audience.