La liste des personnes arrêtées dans le cadre de l’affaire Amira Bouraoui s’allonge. L’universitaire Raouf Farah a été à son tour arrêté par les éléments de la section de recherches de la Gendarmerie nationale d’Annaba, raporte le journal en ligne Twala, pour lequel travaille le chercheur universitaire.
Raouf Farah est chercheur en géopolitique. Il travaille notamment sur les questions liées au crime organisé pour le centre de réflexion Global Initiative et collabore avec le journal algérien en ligne Twala.
Il a été interpellé mardi 14 février avec son père. Celui-ci a été relâché puis arrêté de nouveau le lendemain. La mère de Raouf Farah, qui voulait leur rendre visite, a été également interrogée avant d’être relâchée.
Les deux hommes sont toujours en garde à vue. Ils sont soupçonnés d’avoir aidé Amira Bouraoui à quitter le territoire national en direction de la Tunisie début février.
Amira Bouraoui, sous le coup de condamnations en Algérie, a embarqué pour Lyon (France) lundi 6 février à partir de l’aéroport international de Tunis.
Alors qu’elle était sur le point d’être reconduite en Algérie pour être entrée illégalement en Tunisie, les services consulaires français sont intervenus auprès des autorités tunisiennes pour lui permettre d’embarquer pour l’Hexagone, car elle détient également la nationalité française.
L’affaire Amira Bouraoui provoque une cris entre Alger et Paris
L’Algérie a dénoncé une « exfiltration clandestine et illégale d’une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne ».
Le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné, mercredi 8 février, le rappel de l’ambassadeur d’Algérie en France. Un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a indiqué que le consulat de France à Tunis n’a fait qu’exercer la « protection consulaire » en faveur d’une « ressortissante française ».
Avant Raouf Farah, plusieurs autres personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête sur l’affaire Amira Bouraoui.
Mustapha Bendjama, journaliste au journal paraissant à Annaba, Le Provincial, est en garde à vue depuis mercredi 8 février. Il est soupçonné d’avoir facilité la fuite d’Amira Bouraoui. La mère de cette dernière, Khadija Bouraoui, 73 ans, ainsi qu’un de ses cousins, Yacine Bentayeb, sont également maintenus en garde à vue, tandis que sa sœur, Wafa Bouraoui, a été relâchée.
À son arrivée en France, Amira Bouraoui s’est exprimée sur le plateau de la chaîne TV5, où elle a reconnu qu’elle est entrée illégalement en Tunisie, tout en précisant qu’elle est passée par le poste frontalier d’Oum Tboul, dans la wilaya d’El Tarf.
En Algérie, le parquet n’a pas communiqué sur l’enquête relative aux conditions dans lesquelles Amira Bouraoui a quitté l’Algérie alors qu’elle faisait l’objet d’une interdiction de quitter le territoire national.
Amira Bouraoui, médecin gynécologue, activiste politique et animatrice d’une émission sur Radio M, a écopé en Algérie de deux condamnations à deux ans de prison ferme pour « offense aux préceptes de l’Islam » et « offense au président de la République ». Elle a purgé une partie de sa peine entre juin et juillet 2020.