Plusieurs personnes arrêtées dans le cadre de l’enquête sur l’affaire Amira Bouraoui ont été présentées dimanche 19 février devant le tribunal de Constantine.
Tard dans la nuit, le juge d’instruction a placé en détention provisoire le journaliste Mustapha Bendjama, le chercheur universitaire Raouf Farah et son père, un policier de la PAF (police des frontières), et Yacine Bentayeb, cousin d’Amira Bouraoui, rapportent le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) et plusieurs médias.
La mère de cette dernière, Khadija Bouraoui, 73 ans, a été placée sous contrôle judiciaire.
Certains d’entre eux ont passé plus de dix jours en garde à vue, comme Mustapha Bendjama, arrêté le 8 février, deux jours après l’embarquement d’Amira Bouraoui pour la France à partir de l’aéroport de Tunis.
Cette affaire a provoqué le rappel de l’ambassadeur d’Algérie en France, Alger qualifiant l’intervention des services consulaires français pour permettre l’embarquement d’Amira Bouraoui, qui détient également la nationalité française, d’ « exfiltration clandestine et illégale » d’une ressortissante algérienne.
La France a réagi en défendant l’action de son consulat à Tunis en indiquant qu’Amira Bouraoui est « une ressortissante française et qu’à ce titre, les autorités françaises exercent leur protection consulaire ».
Les mis en cause sont soupçonnés d’avoir aidé Amira Bouraoui à quitter clandestinement le territoire algérien alors qu’elle était sous le coup de condamnations judiciaires.
Médecin gynécologue, activiste politique et animatrice de radio, Amira Bouraoui a écopé de deux peines de deux ans de prison ferme pour « atteinte aux préceptes de l’Islam » et « offense au président de la République ».
A son arrivée en France, elle a déclaré à la chaîne de télé TV5 qu’elle est entrée en Tunisie via le poste frontalier d’Oum Tboul.