Le ministre de l’Intérieur français Gérard Collomb a estimé lundi que c’était aux services du président Emmanuel Macron, et non à lui, de tirer les conséquences de la vidéo montrant un de ses collaborateurs, Alexandre Benalla, se livrer à des violences illégitimes.
S’exprimant sous serment devant des députés réunis en commission d’enquête, le ministre, un des poids lourds du gouvernement, a déclaré qu’il avait été informé par son cabinet le 2 mai, au lendemain des faits, et que ses services avaient transmis l’information aux services présidentiels de l’Elysée.
« Ce n’est qu’en rentrant en début d’après-midi que, lors de l’un de nos points de situation quotidiens, mon directeur de cabinet et mon chef de cabinet m’informent de l’existence d’une vidéo montrant des faits de violence » impliquant M. Benalla, a déclaré M. Collomb durant cette audition très attendue alors que le gouvernement est ébranlé depuis la semaine dernière par cette affaire.
« Ils m’indiquent avoir déjà informé le préfet de police et avoir porté cette information à la connaissance du cabinet de la présidence de la République, ce qui est une démarche tout à fait appropriée puisque c’est à l’autorité hiérarchique de prendre toutes les mesures qui s’imposent sur la plan administratif comme sur le plan judiciaire », a-t-il ajouté, rejetant donc sur l’Elysée la responsabilité de la transmission à l’autorité judiciaire.
Il a ajouté ne pas avoir parlé de l’affaire directement avec Emmanuel Macron.
Une véritable tempête politique s’est déchaînée en France depuis la semaine dernière après la révélation d’une vidéo amateur montrant Alexandre Benalla, un conseiller sécurité de l’Elysée, proche d’Emmanuel Macron, molestant des manifestants à Paris le 1er mai, alors qu’il n’est pas policier.
Le gouvernement français se débat péniblement face aux accusations qui fusent de toutes part et le travail parlementaire est paralysé.
Le préfet de Police Michel Delpuech doit être entendu devant les députés lundi après-midi