Droit dans ses bottes, le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Saïd Bouhadja, refuse toujours d’obtempérer aux injonctions du Secrétaire Général du Front de libération nationale (FLN) qui lui a enjoins à plusieurs reprises de remettre sa démission de la présidence de la chambre basse.
Le 29 septembre dernier, le patron du FLN a lancé, à l’occasion d’un déplacement à Médea : «Bouhadja doit se plier à la volonté de la majorité et présenter sa démission. »
Et d’insister, en se faisant un peu plus menaçant : « S’il ne démissionne pas, il sera destitué et traduit devant la commission de discipline du parti ». Le président de l’APN ignore la menace et s’accroche à son fauteuil, en criant à qui veut l’entendre qu’il ne démissionnera qu’à la demande expresse de la Présidence de la république.
Ne perdant pas espoir de ramener à la ‘’raison’’ l’ ‘’indiscipliné’’ Bouhadja, le SG du FLN est revenu à la charge samedi 6 octobre à partir de Bechar où il a présidé une réunion des cadres et élus de son parti, en usant du même procédé : une invitation à la démission assortie d’une menace de se faire retirer la couverture politique du parti.
En effet, il a conseillé au président de l’APN « de démissionner de son poste pour dénouer la crise qui secoue cette institution, sachant que 351 députés membre de cette assemblée (sur 462) ont signé une pétition de retrait de confiance » tout en lui accordant un ultimatum de 48 heures pour le faire sous peine de provoquer une réunion du bureau politique du parti pour lui retirer la couverture politique.
Pas du tout apeuré par la menace et sûr de lui-même, Said Bouhadja oppose un niet catégorique et rétorque, un brin méprisant : « Qui est Djamel Ould Abbes pour décider de la date de mon départ ou de mon maintien ? Il ne faut pas oublier qu’il est à l’origine du problème parce que la méthode utilisée par le Bureau politique du FLN pour soutenir le retrait de confiance des députés à mon égard est contraire à l’éthique et constitue une atteinte à la personnalité d’un Moudjahid qui a beaucoup donné pour le FLN ».
Et alors que l’ultimatum fixé par Ould Abbes a expiré hier, le président de l’APN n’a pas démissionné et le bureau politique du FLN ne s’est pas réuni pour se pencher sur son cas. Ould Abbes a-t-il versé dans l’esbroufe ? Sa parole n’a plus de poids ?
En tout cas, d’aucuns ne manqueront pas de conclure à l’inconsistance politique d’un Ould Abbes, incapable de mettre à exécution une menace brandie publiquement.
Une chose, la crédibilité d’Ould Abbes est sérieusement mise à l’épreuve dans cette affaire et renvois l’image d’un responsable qui n’a pas de poigne.
À moins, qu’il ait décidé de reculer pour mieux sauter. Autrement dit, pour une raison ou une autre, il a préféré temporiser et ne pas prendre présentement la moindre mesure disciplinaire à l’encontre du récalcitrant Bouhadja qui a défié son autorité, pour mieux l’exécuter, le moment venu. Une chose est sûre, reste Ould Abbes est aujourd’hui plus que jamais dos au mur.