Quatre magistrats ont été suspendus de leurs fonctions à cause de liens présumés avec le principal suspect dans l’affaire des 701 kilogrammes de cocaïne saisis à Oran, rapporte le quotidien El Khabar dans son édition de ce mercredi 20 juin, citant une source officielle.
Il s’agit, précise la même source, du président du tribunal administratif d’Alger, de la procureure générale adjointe près la Cour d’Alger, du procureur de la République près le tribunal de Boudouaou (Boumerdès) et de son substitut.
Ces mesures conservatoires ont été décidées par le ministre de la Justice Tayeb Louh et exécutées avant-hier, selon la même source. Les mis en cause sont soupçonnés d’avoir facilité l’acquisition par le principal suspect dans l’affaire, Kamel Chikhi, de biens immobiliers lors d’enchères publiques organisées par les services du ministère de la Justice, selon la même source.
En contrepartie, Kamel Chikhi intercédait en leur faveur auprès d’hommes politiques influents pour leur obtenir des promotions.
El Khabar ajoute que la même mesure pourrait être prise dans les prochains jours à l’encontre du procureur général près la cour d’une grande wilaya de l’Est du pays. Ce dernier est soupçonné d’avoir touché un pot-de-vin de la part de l’importateur de viandes, sous forme d’un bien immobilier.
Tayeb Louh aurait dépêché un inspecteur du ministère à la prison d’El Harrach pour interroger Kamel Chikhi sur ses liens avec les fonctionnaires du corps de la justice. D’autres têtes risquent de tomber d’autant que, ajoute-on, au total 28 magistrats et deux cadres supérieurs du ministère de la Justice sont dans le collimateur des enquêteurs.
La source du quotidien n’exclut pas des poursuites pénales à l’encontre des mis en cause si le chef de corruption est établi par l’enquête en cours.
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