Le feuilleton du bras de fer entre les avocats et les juges n’est pas près de connaître son épilogue. Le Syndicat national des magistrats (SNM) a rendu public ce mardi un autre communiqué sur un ton qui risque d’être de nouveau mal accueilli par les avocats.
Tout a commencé lorsqu’un avocat a été placé en détention provisoire par le tribunal de Larbaâ, une décision confirmée par la chambre d’accusation de la Cour de Blida.
Ses collègues sont montés au créneau et décidé de boycotter les audiences. Les juges estiment que l’avocat est un justiciable comme les autres, tandis que les avocats crient à l’instrumentalisation de la justice, l’affaire dans laquelle est impliqué leur collègue étant « d’ordre privé », selon eux.
Les deux parties, par le biais de leurs organisations respectives ont échangé les accusations, usant d’un ton cru. Ce mardi, le SNM revient à la charge et dénonce « un comportement irresponsable », dû aux « manques d’expérience » et de « clairvoyance ».
« Le SNM a suivi avec grand intérêt ce qu’a vécu ces derniers jours la scène judiciaire, et regrette profondément les faits qui ont eu pour théâtre la Cour de Blida et le tribunal de Larbaâ, des faits qui n’honorent pas leurs auteurs et qui constituent une atteinte à toutes les composantes de la famille judiciaire sans exception, en raison du comportement irresponsable du collectif de défense », écrit le SNM.
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Le SNM menace
Le syndicat reconnait que les avocats ont le droit de se solidariser avec leur collègue, mais estime qu’ils ont usé de « procédés illégaux » et contraires aux pratiques du métier d’avocat « afin d’influer sur des décisions de justice et imposer le fait accompli ».
Le SNM reproche notamment aux avocats d’avoir scandé des slogans humiliants pour le président et les membres de la chambre d’accusation, soulignant que certains de ces slogans constituent « un délit punissable ».
L’organisation des magistrats met en garde également contre les campagnes menées sur les réseaux sociaux qui risquent de provoquer « d’autres dérapages à l’avenir » et s’élève particulièrement contre la teneur du dernier communiqué du bâtonnier de Blida, considérée comme offensante pour la personne du président du SNM, Issad Mabrouk.
Le syndicat signifie que toute atteinte à son président constitue une atteinte à tous les juges à travers le territoire national et se réserve le droit de poursuivre les auteurs de tels actes. Il lance un appel aux responsables de la juridiction de la Cour de Blida et au ministère de la Justice afin de protéger les juges de la Cour de Blida et du tribunal de Larbaâ de « toute pression ou influence ».