Nouveau rebondissement dans l’affaire de l’imam algérien de la mosquée de Toulouse l’Algérien Mohamed Tatai, sous le coup d’une enquête de la police française suite à des soupçons d’incitation à la haine. La Grande Mosquée de Paris vient de condamner ses propos alors qu’il a bien bénéficié d’un soutien franc de la part du ministre des Affaires religieuses Mohamed Aissa.
« Devant l’ampleur prise par l’ampleur de la polémique suscitée par les propos de l’imam Tatai de Toulouse et les malentendus sur notre position, nous tenons à réaffirmer notre condamnation ferme et sans équivoque des termes utilisés par cet imam lors de son prêche tenu en décembre 2017 en sa mosquée d’Empalot à Toulouse inaugurée le 23 juin 2018 », écrit la Grande Mosquée de Paris dans un communiqué, signé par son directeur Dalil Boubekeur.
Une position à l’opposé de celle affichée par Mohamed Aissa. Samedi, à Tipaza, le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, a qualifié les accusations d’antisémitisme dont fait l’objet l’imam de la mosquée de Toulouse, « d’allégations mensongères ».
Le ministre a souligné, en outre, que le recteur de la Mosquée de Paris a disculpé l’imam Tatai des accusations portées à son encontre, à savoir pour « antisémitisme » et pour « non respect de la démocratie », comme rapporté par certains médias.
La Grande Mosquée contredit donc Mohamed Aissa et prend définitivement ses distances avec Tatai, en condamnant fermement ses propos. « Nous condamnons très fermement ces propos relatifs à un hadith rapporté par un auteur traditionniste (Abou Horaira) lui-même rejeté par la dynastie musulmane des Omeyyades (680/750). Un hadith qui n’avait pas lieu d’être exhumé de son oubli. », affirme l’institution religieuse dirigée par Dalil Boubekeur.
La Grande Mosquée de Paris rappelle que l’imam de Toulouse « n’appartient pas » à la Fédération nationale française des mosquées (FNGMP), et qu’elle l’a convoqué à Paris le 2 juillet, « aux fins de lui signifier notre totale désapprobation et notre condamnation ».
Elle dit avoir « fortement recommandé » à l’imam Tatai de « présenter ses excuses aux autorités du judaïsme toulousain et de les rencontrer dans un esprit de paix ».
La Grande Mosquée de Paris demande, à l’occasion, aux imams de France d’ « être vigilants sur tous les propos qui porteraient atteinte à toutes les religions et à toutes croyances et qui seraient contraires aux valeur de la paix et de la tolérance prônées par l’islam. »