Politique

Affaire de Me Abderraouf Arslane : les avocats en grève le 7 juin

Me Arslane Abderaouf, avocat au barreau de Tébessa, est en détention provisoire depuis mercredi 26 mai. Le 1er juin, la chambre d’accusation de la cour de Tébessa a confirmé le mandat de dépôt.

L’incarcération de ce membre du collectif de défense des détenus du Hirak a suscité des protestations du barreau de Tébessa.

Ce samedi, l’Union nationale des ordres des avocats (UNOA) a annoncé, un boycott des audiences le lundi 7 juin en signe de protestation contre l’emprisonnement de leur confrère.

L’annonce a été faite à l’issue d’une réunion du conseil de l’UNOA, au siège de l’Union sis à la Cour suprême à Alger. Dans son communiqué signé par son président Me Ahmed Sai, l’Union des ordres des avocats a indiqué que le bâtonnier de Tébessa a informé ses membres des détails de l’affaire concernant l’incarcération de Me Arslane.

“Inexistence de preuves…”

Et a ainsi conclu « à l’inexistence de preuves ou de présomption même minime de son adhésion à une organisation terroriste ».

Sur la base du rapport du bâtonnier de Tébessa, l’UNOA a estimé que le rapport rédigé par la police judiciaire était « basé sur des hypothèses » ajoutant que l’instruction « n’a donné lieu à aucune preuve prouvant une proximité ou une adhésion (de l’avocat) à une organisation terroriste ».

Pour l’UNOA, l’emprisonnement de Me Arslane « n’a aucune justification dès lors qu’il présente toutes les garanties pour se présenter devant la justice ».

À l’issue de ses travaux, le Conseil de l’UNOA a annoncé son soutien à l’avocat incarcéré et au barreau de Tébessa. Aussi, l’Union a déploré la « lecture erronée » du dossier par le procureur général près le tribunal de Tébessa lors d’une conférence de presse, jeudi.

L’UNOA a estimé que le procureur général « a enfreint le secret de l’instruction et la présomption d’innocence ». Et de rappeler les instances judiciaires que la détention préventive est une exception et à laquelle le recours ne se fait qu’en cas de force majeure.

En sus du débrayage du 7 juin, l’UNOA annonce que la session du Conseil demeure ouverte afin de suivre les développements dans ce dossier, n’excluant pas de prendre d’autres mesures idoines.

Selon le quotidien Liberté, au cours d’une conférence de presse, jeudi 3 juin, le premier procureur général adjoint près la cour de justice de Tébessa, Seïf Eddine Aoun a indiqué que Me Arslane était poursuivi pour « adhésion au mouvement terroriste Rachad ». Trois autres personnes incarcérées avec cet avocat sont poursuivies pour les mêmes accusations.

Le 18 mai, le Haut conseil de sécurité (HCS) a décidé de classer le mouvement islamiste Rachad ainsi que le MAK comme organisations terroristes.

Les plus lus