L’affaire des caricatures offensantes au Prophète continue susciter des réactions en France et dans le monde musulman, avec la première réaction de l’Algérie, la poursuite des appels au boycott des produits français ont marqué la journée de ce lundi 26 octobre.

La veille, le président français Emmanuel Macron avait réitéré dans un tweet rédigé en langue arabe sur son refus de renoncer aux caricatures.

L’Algérie réagit

L’Algérie a réagi officiellement ce lundi par le Haut conseil islamique (HCI), une institution qui dépend de la Présidence de la République en condamnant une « campagne enragée contre la meilleure et la plus noble des créatures, le prophète Mohammad ».

Pour le HCI, « l’opinion, quelle qu’elle soit, ne saurait être libre dans tous les cas, encore moins lorsqu’elle est exprimée à des fins immorales et attentatoires à la dignité humaine ».

La Turquie, la Jordanie, le Koweït, l’Iran, le Qatar, la Libye, la Palestine, le Pakistan et l’organisation de la conférence islamique ont aussi condamné la diffusion des caricatures offensantes au Prophète.

De nouvelles déclarations de la Turquie

Le directeur de communication à la présidence turque a estimé ce lundi que la liberté d’expression en Europe n’est qu’un prétexte pour diaboliser les musulmans, comme les juifs l’avaient été dans les années 1920.

« La politique insidieuse des caricatures offensantes, des accusations de séparatisme contre les musulmans et des perquisitions de mosquées ne sont pas liées à la liberté d’expression. Il s’agit d’intimider les musulmans et de leur rappeler qu’ils sont les bienvenus pour continuer à faire fonctionner l’économie de l’Europe, mais qu’ils n’en feront jamais partie – sur fond de discours sur l’intégration », a affirmé Fahrettin Altun.

Samedi, le président turc Tayeep Recep Erdogan avait interrogé la santé mentale de son homologue français, ce à quoi la France a réagi par le rappel de son ambassadeur à Ankara. Ce lundi, il a appelé les Turcs à boycotter les produits français.

L’ambassadeur de France au Pakistan convoqué

Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a officiellement convoqué l’ambassadeur de France à Islamabad ce lundi 26 octobre « pour faire part des préoccupations du Pakistan concernant la campagne islamophobe systématique sous couvert de la liberté d’expression » en France, a déclaré le porte-parole du MAE pakistanais. Des manifestations contre la France se sont par ailleurs tenues ce lundi au Pakistan

Mélenchon dénonce la stigmatisation des musulmans

Le président de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a de nouveau défendu la communauté musulmane en France. « Les musulmans de France ne méritent pas d’être traités comme ils le sont depuis une semaine, montrés comme des suspects », a-t-il déclaré ce lundi sur France-Inter.

« Le pouvoir, a poursuivi Mélenchon, a abusé de toutes les manières possibles de ce qui crée un amalgame. Les musulmans de France enseignent à leurs enfants, j’en suis certain,  la discipline, le respect de la loi, l’amour des professeurs. Ils souffrent deux fois plus que les autres parce que c’est dans leurs rangs qu’on a trouvé un assassin qui salit leur propre religion. »

« À aucun moment je n’ai comparé l’assassin de la Norvège qui a tué 90 jeunes au nom du suprémacisme blanc et du catholicisme avec la religion catholique qui n’a rien à voir avec ce genre de massacre », a ajouté le dirigeant du parti de gauche.