Rabat a fait part, ce mardi soir, de sa « consternation » après les déclarations faites dans la matinée, par Mohand Oussaid Belaid, porte-parole de la présidence de la République concernant le départ du Consul du Maroc à Oran.

Dans une déclaration à l’agence officielle MAP, Nasser Bourita, ministre marocaine des Affaires étrangères, a qualifié de « graves » les propos du responsable algérien.

« Le Maroc exprime sa consternation face à ces allégations émanant d’un représentant d’une institution censée faire preuve de discernement et de retenue », a déclaré le ministre marocain.

« Un agent des services marocains »

« Le Maroc rejette ces assertions ridicules et sans fondement », a-t-il poursuivi, précisant que « le Consul Général du Royaume à Oran est un cadre du ministère, justifiant d’une carrière longue de 28 ans, aussi bien au service central que dans plusieurs postes à l’étranger ».

Ce mardi matin, lors de la traditionnelle conférence de presse à la présidence de la République, Mohand Oussaid Belaid a confirmé le départ du Consul, affirmant que le diplomate avait « dépassé ses limites ».

« Nous avons demandé son départ. Son comportement était prévisible. Nous avons découvert que c’est un agent des services de renseignements marocains qui a été désigné consul à Oran pour d’autres raisons », a révélé M. Belaid, en soulignant que « la page de cet incident est tournée ».

Selon Nasser Bourita, « le rappel du Consul a été décidé à l’initiative exclusive du Maroc même s’il s’est toujours acquitté de ses fonctions de manière tout à fait convenable et professionnelle ».

« A aucun moment, le Royaume n’a reçu, de la part des autorités algériennes, une quelconque demande officielle formelle de rappel de son Consul Général », a-t-il dit.

« Pays ennemi »

Comme nous l’avions rapporté samedi, le consul du Maroc à Oran a quitté l’Algérie lors d’un vol de rapatriement des Marocains bloqués en Algérie, opéré par la compagnie Royal Air Maroc jeudi dernier.

« Nous sommes dans un pays ennemi, je vous le dis franchement », avait déclaré le diplomate marocain lors d’une rencontre avec des citoyens marocains venus protester contre le refus de leur pays de les rapatrier, ce qui a provoqué une mini-crise diplomatique entre les deux pays.

Le 13 mai, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a convoqué l’ambassadeur du Maroc en Algérie, après les « déclarations faites par le consul général du Maroc à Oran ».