Ce lundi 2 mai, la chaîne française RMC Sport a accueilli lors de l’émission « Rothen s’enflamme » le sélectionneur national algérien, Djamel Belmadi, afin de parler des derniers événements sportifs en Algérie.
L’échange a porté notamment sur le dossier de l’arbitrage du match qui a opposé l’Algérie au Cameroun dans le cadre des barrages au Mondial 2022.
Ce match, qui a coûté à l’Algérie sa qualification au Mondial 2022, a été ponctué par des erreurs d’arbitrage de l’arbitre gambien Bakary Gassama.
Suite à quoi, la Fédération Algérienne de Football (FAF) a introduit un recours auprès de la FIFA, à l’encontre de l’arbitre Gassama. Cela a suscité les protestations des fédérations camerounaise et gambienne.
Dernier rebondissement en date : la FIFA a prononcé ce lundi 2 mai une sanction contre la Fédération algérienne de football à cause du comportement des supporters algériens lors du match du 29 mars à Blida.
Le sélectionneur national s’explique sur ses propos
Lors d’une conférence de presse d’après match, Djamel Belmadi avait raconté sa rencontre avec Gassama à l’aéroport d’Alger, provoquant une nouvelle polémique.
En effet, les propos du sélectionneur national ont été décortiqués, et parfois sortis de leur contexte, dans les différents médias internationaux.
A ce propos, Belmadi a tenu à clarifier ses déclarations, avouant que les interprétations qui ont pu en être faites lui ont fait mal et estimant qu’il ne devrait pas avoir à « justifier la forme » de ses propos.
Alors qu’il appelait à ne plus tolérer les fautes d’arbitrage et à faire bouger les choses sur ce dossier-là, le sélectionneur de l’Algérie s’est pris les flammes de fédérations africaines, de commentateurs sportifs et même d’arbitres internationaux.
« Il faut faire preuve de déontologie journalistique et ne pas sortir les mots de leur contexte car […] cela peut créer de l’ambiguïté et des malentendus et dans ce contexte nous nous devons d’être précis et ne pas être trop légers dans l’analyse d’une intervention, » répond Djamel Belmadi.
Ensuite, le sélectionneur national revient sur ses propos et explique leur portée, qui a été négligée par les analystes qui sont « restés bloqués sur la forme ».
Par là, Belmadi fait référence à des expressions comme le « café, mille-feuilles » que Gassama prenait « confortablement installé » dans le salon d’honneur de l’aéroport d’Alger, ou encore au « je ne dis pas qu’il faut le tuer » qui a fait réagir la scène footballistique qui l’a accusé d’appel à la violence.
Réformer l’arbitrage africain
Préhistorique. Telle a été la qualification qu’a donnée Belmadi à l’arbitrage africain. Il explique dans son intervention que ce dernier représente le « nœud du problème ». Un problème « profond », selon le sélectionneur national.
« Lors de mes conférences de presse, que je gagne ou que je perde, je parle toujours de gros soucis au niveau de l’arbitrage. S’il y a un problème de compétence, il faut trouver des solutions, former et réformer pour s’améliorer. Je n’ai pas cette idée d’immobilisme et de statut quo, » expose-t-il.
« Lorsque j’ai dit qu’on n’allait pas le laisser tranquille et qu’on n’allait plus jamais accepter ce qui s’est produit, je voulais dire qu’on allait faire ce qu’on a fait ; à savoir : envoyer un dossier lourd à la FIFA et faire un recours auprès de celle-ci, » explique-t-il, sans donner de détails sur le dossier qu’il qualifie de lourd.
Belmadi à travers son interview, appelle à dénoncer ce genre de débordements de la part des arbitres africains et à ne plus se laisser faire.
La réponse de Belmadi à Tony Chapron
S’exprimant sur Canal+ lundi dernier, Tony Chapron, un ancien arbitre français, avait dénoncé dans des termes très forts le coach algérien qui, la veille, avait dénoncé les failles de l’arbitrage africain.
« C’est eux qui sont responsables de l’élimination et pas l’arbitre », avait déclaré l’ancien arbitre français, qualifiant Belmadi de « médiocre qui cherche un bouc émissaire. »
Lorsque ce sujet est évoqué, Belmadi remet en cause la légitimité de Chapron à prendre parole sur un tel sujet, lui-même étant impliqué dans des histoires d’erreurs d’arbitrages, que le sélectionneur national ne manque pas de rappeler.
« J’en ai gros sur la patate concernant une personne comme celle-là, qui a taclé un joueur et qui lui a mis un carton rouge derrière ! Que ce gars-là me traite de médiocre, » confie-t-il, outré, au plateau de RMC Sport. « Quand Kamel Chafni va se plaindre à cet arbitre d’un acte de racisme […] il met un rouge. Franchement, c’est l’hôpital qui se fout de la charité », a-t-il déclaré.