La Fédération algérienne de football (FAF) a soulevé une vague de critiques après avoir publié, le 6 mai dernier, la réponse de la Commission des arbitres de la FIFA au sujet de sa plainte contre l’arbitre Bakary Gassama.
Celui-ci avait dirigé le 29 mars à Blida la rencontre Algérie-Cameroun en barrage retour du Mondial 2022. La rencontre s’est soldée par la défaite et l’élimination de l’Algérie.
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Deux jours après la défaite de l’Algérie, la FAF a annoncé jeudi 31 mars avoir saisi l’instance mondiale du football à travers une plainte contre l’arbitrage de ce match.
« Nous regrettons que, selon votre appréciation les décisions de l’arbitre aient pu influer négativement sur le cours de la rencontre. Nous avons pris bonne note des éléments de votre courrier et nous pouvons d’ores et déjà vous garantir que l’ensemble des incidents survenus pendant le match ont été examinés avec soin par les deux arbitres « vidéo », conformément aux Lois du Jeu et au protocole d’assistance vidéo à l’arbitrage », a répondu la commission d’arbitrage de la FIFA, selon un communiqué publié par la FAF tard dans la nuit de vendredi 6 mai.
« (…) Malheureusement, ce courriel ne répond aucunement aux demandes introduites dans le dossier de réclamation », a réagi samedi 14 mai, la Fédération algérienne dans un communiqué.
Prenant en considération que le dossier de réclamation est « lourd » et « significatif à travers les vidéos jointes et surtout l’expertise d’une agence spécialisée », la Fédération algérienne de football a réitéré sa demande auprès de la Commission des Arbitres de la FIFA le samedi 7 mai 2022 par courriel pour avoir des clarifications, peut-on lire dans le communiqué de la Fédération algérienne publié dans la nuit de samedi 14 mai
La première clarification porte sur l’arbitrage du match « qui n’a à aucun moment été évoqué dans la réponse de la FIFA, alors que la réclamation de la FAF fait référence à des situations jugées litigieuses et pour lesquelles l’instance fédérale aurait souhaité des réponses claires et précises », pointe l’instance fédérale algérienne.
La Fédération algérienne de football estime aussi que la Commission des arbitres de la FIFA n’a pas évoqué « si l’arbitre directeur a appliqué correctement les Lois du Jeu et respecté le protocole d’assistance vidéo à l’arbitrage souligné dans ce même courriel ».
La FAF réclame par conséquent les conclusions de l’examen, de l’ensemble des ‘’incidents’’, effectué par les deux arbitres du VAR. Et déplore que la demande d’accès aux communications audio enregistrées entre l’arbitre directeur et les autres arbitres (assistants et ceux du VAR) soit « restée sans suite ».
Dossier pas clos ?
Dans son communiqué publié samedi soir, la FAF ne semble pas avoir tout à fait clos le dossier, comme l’a suggéré une dépêche de l’AFP samedi 7 mai citant un porte-parole de la FIFA.
Tout en rendant un « vibrant hommage à toutes celles et tous ceux, parmi les supporters des Verts, qui ont exprimé leur soutien et ont manifesté une attitude positive et responsable pour défendre le bien-fondé de ce dossier de réclamation », la FAF a ajouté que quelle que soit l’issue de la plainte, celle-ci « a mérité d’être introduite de manière officielle pour que de telles dérives arbitrales soient réprimées et bannies à tout jamais du paysage footballistique continental », en référence aux biais arbitral durant le match Algérie-Cameroun.
La FAF « s’est faite un devoir et un principe de saisir la FIFA, pour mettre toute la lumière sur ce qu’elle considère comme un arbitrage suspect de la part de l’arbitre de ce match et de son impact sur son issue », écrit l’instance fédérale dans son communiqué du 14 mai, tout en se disant toujours dans l’attente d’une suite « claire et objective à cette réclamation ».
Car, ajoute-t-elle, au-delà des faits de jeu, des erreurs qui peuvent survenir et être commises par les arbitres et les joueurs, susceptibles d’influencer le cours et/ou le résultat d’un match, la Fédération algérienne « n’a, dans sa démarche réglementaire et bienveillante, évoqué ni l’adversaire ni toute autre partie, hormis le volet arbitrage ».
Et de relever qu’en dehors des éléments d’ordre technique en sa possession et qu’elle a introduits, dont des vidéos et le rapport d’expertise, elle « n’a jamais reçu la moindre pièce ou toute autre preuve matérielle (sous un quelconque support) d’une tierce partie » afin de la verser dans son dossier de réclamation.
« Arbitrage suspect »
« Agissant dans le cadre strictement réglementaire que lui confèrent les Lois du Jeu de la FIFA et des procédures usitées, la Fédération algérienne de football n’est à aucun moment responsable des déclarations et/ou publications faites par des parties tierces », se défend la FAF. Pour elle, toutes ces parties qui se sont exprimées sur ce dossier « endossent l’entière responsabilité de leurs déclarations, publications et élucubrations ».
Pour justifier sa plainte contre l’arbitrage du match Algérie-Cameroun, la FAF a expliqué avoir fait appel à une agence « spécialisée et réputée pour avoir collaboré avec cette même instance, mais aussi le CIO, l’UEFA et le Conseil d’Europe » et dont la « conclusion a qualifié l’arbitrage de ce match de suspect et ce, sur une échelle d’appréciation de trois niveaux : arbitrage normal, arbitrage suspect et arbitrage anormal ».
« Suite aux évaluations techniques et scientifiques apportées dans les rapports des experts, celles-ci montrent que l’arbitrage du match du 29/03/2022 entre l’Algérie et le Cameroun, comptant pour les éliminatoires de la Coupe du Monde de la FIFA Qatar-2022, est suspect », indique la Fédération algérienne.
Dans le détail, la FAF explique, en se basant sur le rapport de cette agence dont le nom n’a pas été révélé, que le “déséquilibre (100 % vs 0 %) entre les deux équipes pour IRD (décisions incorrectes de l’arbitre) et le nombre total des IRD élevées (3) qui a directement influencé sur le résultat, sont tous les deux bien plus élevés que les standards habituels des matchs de football professionnel“.
La FAF cite des faits de jeu où l’arbitre Gassama n’a pas pris la bonne décision : « Le penalty validé qui n’a pas été sifflé (Algérie), le but invalidé accepté (Cameroun) et le but validé annulé (Algérie) ont significativement influencé le match à l’avantage du Cameroun ».