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Affaire Mahrez : qui est « Vichai », milliardaire thaïlandais et président de Leicester ?

Affaire Mahrez : qui est « Vichai », milliardaire thaïlandais et président de Leicester ?

Son nom est à l’image de son compte en banque : grassement fourni. Vichai Srivaddhanaprabha ne s’est pourtant pas toujours appelé ainsi. Ce nom lui a été attribué en 2013 par le roi de Thaïlande, une distinction signifiant « lumière de la gloire progressive ».

Il n’est pas non plus né avec sa fortune actuelle, estimée à 5,4 milliards de dollars par Forbes. Vichai Raksriaksorn (son patronyme initial) incarne avant tout une success-story. Un homme qui, avant de partager des partis de polo aux côtés du prince Charles et du prince William, est devenu le roi du duty-free dans son pays alors qu’il ne possédait au départ qu’un seul magasin à Bangkok, ouvert en 1989 sous le nom de King Power, la marque qu’il donnera des années plus tard à l’enceinte de Leicester City.

« Vichai », comme on l’appelle à Leicester, a flairé le bon coup en se lançant dans le duty-free grâce à ses voyages, notamment aux États-Unis. Pour lui, le jackpot tombe lorsque sa société a obtenu la franchise exclusive pour les ventes à l’aéroport de Bangkok-Suvarnabhumi.

À « milliardaire », ce père de famille allait donc ajouter en 2010 une autre ligne à son CV, celle de « président de Leicester ». Vichai Srivaddhanaprabha débarque outre-Manche et rachète le club, jusqu’alors en seconde division, pour 39 millions de livres – le club vaudrait aujourd’hui plus de 436 M£ selon The Guardian.

Mais à l’époque, quand ce club des Midlands jouait à l’étage inférieur, loin des clinquants Arsenal, Chelsea, Liverpool et consorts, personne n’aurait imaginé que les Foxes auraient été capables d’évincer ces grosses têtes du championnat au titre de champion d’Angleterre et soulever le trophée un jour de printemps 2016. Non, personne. Pas même Aiyawatt, son fils, qu’il nommera rapidement vice-président du club.

« Si vous demandez si nous croyions que l’équipe deviendrait championne de Premier League quand nous l’aurions achetée, la vérité est que nous n’osions pas le penser à cause de tant de facteurs », déclarait ainsi aux médias britanniques celui qui avait l’habitude de fréquenter les casinos et la jet-set thaïlandaise.

À vrai dire, les premières heures étaient plutôt au scepticisme du côté des supporters de Leicester. Ne connaissant rien de leur nouveau président – si ce n’est, peut-être, qu’il était le président du Ham Polo Club de Londres –, les fans des Foxes ont surtout craint que cet inconnu ne soit une version plus ou moins édulcorée de Thaksin Shinawatra, ancien Premier ministre thaïlandais et ex-président de Manchester City, considéré par Human Rights comme un « agresseur des droits humains de la pire espèce ».

Face à ces craintes, Milan Mandaric, l’ancien propriétaire du club, assure que les clés de la maison Leicester sont entre de bonnes mains : « C’est une formidable opportunité pour trois raisons : l’investissement, son réseau mondial et la stabilité. Faites-moi confiance. »

De son côté, « Vichai » fait ses promesses. Il déclare être prêt à investir 180 millions de livres pour hisser Leicester dans le big five du championnat. Quatre ans plus tard, les Foxes retrouvaient l’élite après dix ans d’absence.

Un moment historique

Un moment historique que « Vichai » célébrait en offrant une tournée de bières et donuts à ses supporters. Un an après, il remettait ça une deuxième fois pour fêter le maintien parmi l’élite, une troisième fois pour marquer la fin d’une année 2015 heureuse puis une quatrième fois, en 2016, pour fêter son 58e anniversaire.

S’il a de l’argent – il est également propriétaire d’Oud-Heverlee Leuven, un club de foot belge qui évolue cette saison en 2e division, d’hôtels Pullman en Thaïlande et actionnaire majoritaire d’Asia Aviation –, il n’en reste pas moins un businessman soucieux de rentabilité.

L’homme n’avait dépensé que 30 M€ pour construire le onze type qui allait réaliser l’impensable en 2016, tandis que les retombées de ce sacre ont été estimées à près de 190 M€ par l’agence spécialisée Repucom, selon Sports marketing.

D’après ce média, ses investissements – évalués en 2016 à 150 M€ depuis qu’il a racheté le club – seraient rentabilisés à travers l’opération de naming du stade, rebaptisé en 2011 King Power stadium (du nom de sa marque), au sponsoring maillot, « aux publicités pour l’office du tourisme thaïlandais et la bière thaïe Singha, mises en évidence tout comme les slogans en thaï sur la panneautique terrain à destination des téléspectateurs de son pays. »

Si depuis l’exercice 2015-2016 le milliardaire a recruté pour environ 180 M€, il a également bien vendu (pour environ 113 M€), sans compter que « Vichai » n’est pas un gros dépensier. Pour l’heure, le joueur qui lui a coûté le plus cher en matière de recrutement est Islam Slimani, venu du Sporting Portugal pour 35 M€.

En août 2016, « Vichai » postait sur les réseaux sociaux un cliché où on le voyait tout sourire aux côtes de Riyad Mahrez, affirmant que son joueur n’était pas à vendre – déjà. Depuis, l’international algérien est mécontent en raison de son transfert raté à Manchester City cet hiver, et les sourires, chez l’un comme chez l’autre, ne sont certainement plus de circonstance.

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