Rachid Nekkaz est en détention provisoire depuis le 4 décembre 2019. Incarcéré à la prison de Koléa dans la wilaya de Tipaza, il a été transféré ensuite à la prison de Labiod Sidi Cheikh dans la wilaya d’El Bayadh fin janvier.
Ses avocats ont alerté sur la détérioration de son état de santé. Lui-même a dénoncé les conditions de détention à Koléa, et offert son aide financière au pénitencier pour améliorer la qualité de la nourriture servis aux prisonniers.
Après son transfert à la prison de Labiod Sidi Cheikh, Nekkaz a indiqué que son état de santé se dégradait de jour en jour.
« Malgré mon état de santé au plus mal qui se dégrade de jour en jour car j’ai un début de cancer de la prostate et un kyste de 19 mm dans le foie à potentiel malin », a-t-il dit dans un message publié sur sa page Facebook. Le 30 décembre, l’avocate Nabila Smaïl, qui fait partie du collectif d’avocats qui défendent les détenus d’opinion qui croupissent dans les prisons algériennes, avait alerté sur l’état de santé de Rachid Nekkaz et du journaliste Khaled Drareni, incarcéré à Koléa.
« Pour Nekkaz, c’est une catastrophe. Il nous a raconté qu’il consulte un psychologue, qu’il est mis dans un compartiment réservé aux condamnées définitivement pour terrorisme. Or, ces derniers l’empêchent de dormir et font du vacarme toute la nuit », a relaté l’avocate sur la base des propos que lui a tenus l’activiste et militant politique.
Ce samedi, c’est la femme de Rachid Nekkaz, qui rompt le silence, pour réclamer la libération de son mari pour raison de santé. Dans une vidéo postée sur Facebook, Cécile Leroux qui se présente comme l’épouse et la mère du fils de Nekkaz, alerte sur la détérioration de santé de son mari. Elle explique son silence jusqu’à aujourd’hui notamment par le refus de son époux d’intervenir dans cette affaire.
« L’état de santé de mon mari se dégrade »
« Il ne voulait pas que j’intervienne, il ne voulait pas l’intervention de l’étranger, de la famille (…) Cependant, il y a une situation critique. L’état de santé de mon mari se dégrade. Je viens d’apprendre, comme vous tous, qu’il a un début de cancer à la prostate, de plus, il a toujours eu des problèmes respiratoires », a-t-elle expliqué.
Mme Nekkaz a ajouté que son mari a été « transféré dans une prison dans le désert », où « l’hôpital le plus proche est situé à 120-150 km » de son lieu de détention. « On m’a parlé de l’article 128, je demande au gouvernement et à la justice s’ils veuillent bien l’appliquer, et libérer Rachid Nekkaz pour raison de santé. C’est un appel du cœur pour la santé, un appel sanitaire et un appel humanitaire », a demandé Cécile Leroux dans son message, le premier du genre, depuis l’incarcération de son mari.
« Le gouvernement peut bien comprendre cet appel, cette demande du fond du cœur de libérer mon mari pour qu’il puisse avoir des soins médicaux », a-t-elle expliqué encore.
Rachid Nekkaz est poursuivi pour « incitation à porter des armes contre des représentants de l’État, incitation à attroupement non armé et publication Facebook pouvant porter atteinte à l’intérêt national ».