Le verdict est tombé ce lundi 6 juin dans l’affaire du financement occulte de la campagne électorale de l’élection présidentielle avortée d’avril 2019. L’affaire dans laquelle sont poursuivis Said Bouteflika et Ali Haddad a été jugée la semaine passée devant le tribunal de Sidi M’hamed (Alger).
Les deux principaux accusés, Saïd Bouteflika et Ali Haddad, ont écopé respectivement de 8 et 4 ans de prison ferme.
Ali Haddad, ex-patron de l’ETRHB a en plus écopé d’une amende d’un million de dinars avec confiscation des biens saisis. Ali Haddad purge une lourde peine de prison, après avoir été condamné pour des faits de corruption.
Dans son réquisitoire, le représentant du parquet avait requis à l’encontre des deux prévenus 10 ans de prison ferme, 3 millions de dinars d’amende et la confiscation des biens mobiliers et immobiliers saisis en vertu des ordonnances de saisie du juge d’instruction.
Le frère et conseiller de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika et l’ancien président du Forum des chefs d’entreprise (FCE) sont poursuivis pour « financement occulte de campagne électorale, trafic d’influence, abus de fonction, blanchiment d’argent et non-déclaration de biens ».
Les faits concernent l’acquisition de matériel audiovisuel pour le lancement d’une chaîne de télévision destinée à porter la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat. Cette élection a été annulée après près de deux mois de manifestations pacifiques inédites en Algérie. Le 22 février 2019, les Algériens étaient sortis massivement dans les rues d’Alger et d’autres villes du pays, pour dire non au 5e mandat de Bouteflika et réclamer le changement.
Après un mois et demi de manifestations populaires qui drainaient des centaines de milliers et parfois des millions de personnes, les vendredis et mardis, et sous la pression de l’armée, Abdelaziz Bouteflika, dont l’état de santé était déplorable, a renoncé à briguer un 5e mandat consécutif. Début avril de la même année, il avait annoncé sa démission.