Ça ne s’arrange pas pour l’image du Maroc à l’étranger. Déjà empêtré dans une multitude de scandales, le royaume a vu deux de ses stars en Europe citées simultanément dans de scabreuses affaires de viol.
Le chanteur Saad Lamjarred est lourdement condamné, tandis que le footballeur Ashraf Hakimi est accusé des mêmes faits.
Saad Lamjarred, poursuivi pour le viol d’une femme dans une chambre d’hôtel en France, en 2016, a connu son verdict mardi 28 février. La Cour d’assises de Paris l’a condamné à une lourde peine : 6 ans de prison ferme avec mandat de dépôt.
Il a été aussitôt incarcéré. Et ce n’est pas fini pour le chanteur, poursuivi pour d’autres faits de viol qui auraient eu lieu en 2018 à Saint-Tropez. Il sera jugé dans cette nouvelle affaire devant la cour d’assises du Var.
Bien que les faits soient prouvés devant la cour, le roi Mohammed VI ne s’est pas empêché de réitérer son soutien à Saad Lamjarred, s’engageant même à prendre en charge ses frais de défense.
Simultanément, un autre scandale retentissant a éclaté dans la capitale française. Ashraf Hakimi, international marocain et défenseur du Paris Saint-Germain, est visé par une plainte pour viol.
Une femme de 23 ans l’accuse de l’avoir violée chez lui, près du Parc des Princes, le stade du PSG. Les faits se seraient déroulés le 25 février dernier. La jeune femme s’est contentée de faire une déclaration à la police, mais le parquet s’est auto-saisi.
Première conséquence de cette affaire, la presse française annonce la séparation d’Ashraf Hakimi avec sa femme espagnole avec laquelle il a deux enfants.
Hakimi et Lamjarred accusés de viol : un coup dur pour le Maroc
Les deux stars contribuaient au rayonnement du Maroc. Lamjarred est un chanteur très connu dans le monde arabe, et Hakimi est un footballeur international, jouant pour l’un des plus prestigieux clubs au monde.
Il a été l’un des artisans de l’excellent parcours des Lions de l’Atlas au dernier mondial qatari (novembre-décembre 2022), dans lequel ils ont atteint le stade des demi-finales, une première pour une équipe africaine.
Leur citation dans des affaires d’une telle gravité est un coup dur aussi pour leur pays, rattrapé depuis quelques mois par plusieurs scandales retentissants.
En janvier et février derniers, le Maroc a fait l’objet de deux condamnations du Parlement européen, une pour ses atteintes à la liberté de la presse et une autre pour l’implication de ses services de renseignement et sa diplomatie dans une vaste opération de corruption de députés européens.
Toujours en février, le journaliste d’origine marocaine, Rachid M’barki, a été licencié par la chaîne française d’information BFMTV suite à une enquête sur des soupçons d’intervention du Maroc dans les contenus diffusés dans l’émission animée par le journaliste.
Les choses avaient commencé à se gâter pour le Maroc sur la scène internationale à l’été 2021 avec la divulgation du scandale Pegasus. Les services marocains avaient utilisé un logiciel israélien pour espionner des milliers de téléphones dans le monde, dont celui du président français Emmanuel Macron.