Il aura été incontestablement la vedette de l’AG de la FAF lundi 23 avril au Centre technique national de Sidi Moussa à Alger.
L’ancien président de l’instance fédérale Mohamed Raouraoua a préféré, à la surprise générale, laisser ses engagements au sein de l’Union arabe de football (UAFA) pour assister aux travaux de l’Assemblée générale ordinaire, éclipsant tout le monde y compris son successeur Kheireddine Zetchi.
Après plusieurs jours de spéculations sur sa présence à cette AGO, l’ancien homme fort de Dely-Brahim a créé un véritable événement dès son apparition vers les coups de 09h00 du matin à Sidi Moussa. Il tenait absolument à signer sa présence lors de cette assemblée générale, la première de l’ère Zetchi.
Le sourire aux lèvres et ayant l’air détendu, Raouraoua faisait son retour au fameux centre de Sidi Moussa, longtemps lié à son nom puisqu’il était à l’origine de sa construction au profit des différentes équipes nationales.
397 jours depuis la passation de consignes effectuée avec Zetchi, le 21 mars 2017, Raouaroua foula de nouveau le sol cette infrastructure. La presse locale dépêchée pour assurer la couverture de ce rendez-vous tant attendu, scrutait le moindre mouvement de Raouraoua, volant la vedette le temps d’une journée à Zetchi, qui a encore une fois confirmé tout l’aura et le poids dont bénéficie toujours son prédécesseur.
« Je devais rester à Djeddah pour préparer le tirage au sort de la Coupe arabe des clubs prévu mardi, mais j’ai décidé finalement d’assister à cette assemblée générale, en tant que membre permanent. Je suis ici pour contribuer avec mes idées à la relance du football national, d’autant que j’ai cumulé une longue expérience dans la gestion de la FAF. Nous devons rester solidaires pour le bien de la discipline. Mon devoir est de dire ce que je pense vraiment, que ce soit les choses négatives ou bien positives, dans un cadre objectif », a affirmé Raouraoua aux médias, peu avant le début des travaux.
Une intervention « remarquable »
Raouraoua ne s’est pas contenté du simple rôle de figurant. « Je ne suis pas un béni-oui-oui », a-t-il insisté, avant le début de l’AG, une manière d’annoncer la couleur sur ce qu’il comptait dire lors de ces travaux et son face à face attendu avec Zetchi.
Au cours des travaux, Raouaroua s’est exprimé sur plusieurs points qu’il jugeait importants pour relancer une discipline aux abois et qu’il tenait à dire. Il s’en est suivi un débat avec Zetchi où chacun voulait défendre son point de vue.
Notamment au sujet du fameux projet de l’hôtel de la FAF que Raouraoua voulait tant le voir sur le terrain, alors que Zetchi a décidé de le geler, préférant consacrer l’enveloppe qui lui a été allouée pour la construction de quatre centres de formation régionaux à travers le pays.
Raouraoua soutient que la réalisation de cet hôtel permettra à la FAF de diversifier ses sources de revenus pour ne pas dépendre entièrement des sponsors dont la venue dépend en grande partie de la qualification de l’EN au Mondial.
Pour Zetchi, un hôtel 5 étoiles n’est pas rentable, pour preuve que des établissements pareils sont presque vides toute l’année à Alger.
« L’intervention de Raouraoua a été remarquable et très pertinente. Il a touché à plusieurs points importants. Son débat avec Zetchi s’est fait dans le respect total. Je qualifie cette assemblée générale de celle de la démocratie », applaudit le président du directoire de l’USM Alger Abdelhakim Serrar.
À l’issue des travaux, Mohamed Raouraoua s’est également exprimé à la presse, en revenant sur les sujets débattus au cours cette AGO, il a notamment regretté « la régression de l’équipe nationale », appelant le staff technique national conduit par Rabah Madjer « à trouver les solutions pour amorcer un nouveau départ ».
Après deux heures de présentation des bilans et quelques interventions de la part des membres présents lors de cette assemblée générale, les bilans moral et financier ont été adoptés à main levée à l’unanimité, y compris Mohamed Raouraoua qui a voté favorablement pour les deux bilans présentés.
Kheireddine Zetchi aura réussi à convaincre les membres de l’AG sur sa première année de mandat, même si la réalité a prouvé que le chemin est encore long pour redresser un football national qui a touché le fond.