L’arrestation et l’incarcération d’un agent consulaire algérien en France a suscité de nombreuses réactions en Algérie. Plusieurs partis politiques et organisations ont dénoncé une "dérive« , une »atteinte« aux usages diplomatiques, une »provocation" ou encore une tentative de contrecarrer l’apaisement entre les deux pays. Tous ont pointé du doigt la main de l’extrême-droite qui ne veut pas d’un apaisement avec l’Algérie.
Trois Algériens, dont un agent consulaire, ont été arrêtés et incarcérés en France en lien avec une présumée séquestration de Amir Boukhors connu sous le nom de Amir DZ. En réaction, l’Algérie a décidé d’expulser 12 agents de l’ambassade de France à Alger.
Incarcération d’un agent consulaire algérien en France : « Une dérive grave »
La Parti des Travailleurs (PT) a exprimé son "indignation« suite à ce qu’il qualifie de »dérive très grave« , qui cible »directement l’État à travers sa représentation diplomatique en France".
Dans un communiqué rendu public ce lundi 14 avril, le parti de Louisa Hanoune a souligné que cette affaire survient après la volonté exprimée par les deux chefs d’État de mettre fin aux tensions "fomentées en France par des parties pro-sionistes hostiles à notre pays".
Pour le PT, l’envenimement des relations algéro-françaises ne profite pas aux peuples algérien et français, mais aux "sombres desseins" de l’extrême-droite et à "l’entité sioniste ".
De son côté, le Rassemblement national démocratique (RND) a dénoncé une décision « contraire aux pratiques diplomatiques, aux chartes internationales régissant le travail diplomatique et aux accords bilatéraux entre les deux pays« .
Il s’agit d’un « acte politisé, soutenu par certaines parties françaises connues pour leur hostilité envers l’Algérie et tout rapprochement des relations entre les deux pays« , estime le parti qui, lui aussi, y voit une tentative de « contrecarrer toute tentative d’apaisement" entre Alger et Paris.
Nouvelles tensions entre Alger et Paris : la classe politique algérienne accuse l’extrême-droite
Même analyse chez le Mouvement El-Bina qui a estimé que la décision de la justice française est susceptible d’ »anéantir tous les efforts visant à restaurer les relations tendues entre les deux pays".
Le parti de Abdelkader Bengrina relève "l’incohérence de la position française quant à la concrétisation des intentions d’apaisement exprimées récemment par les présidents des deux pays« .
L’arrestation d’un agent consulaire algérien est « l’une des pratiques diplomatiques les plus étranges dans l’histoire des relations algéro-françaises« , et repose sur des « arguments sans fondement« , a dénoncé El-Bina.
À noter aussi cette réaction du parti El-Karama qui a dénoncé une décision qui « n’a aucun lien avec les usages diplomatiques et s’inscrit dans les agissements habituels de l’extrême-droite visant à créer une fracture difficile à réparer« .
Il s’agit d’un « acte immoral des autorités judiciaires françaises qui ont ignoré tous les usages diplomatiques en violant l’immunité de la fonction consulaire, conformément aux réglementations en vigueur« , a estimé pour sa part le Front du militantisme national (FMN).