L’aggravation de la peine du journaliste Ihsane El Kadi a suscité des réactions tant en Algérie qu’à l’étranger.
Condamné en avril dernier en première instance à 5 ans de prison dont 3 ans ferme pour perception de fonds de l’étranger, le directeur et fondateur des sites électroniques Radio M et Maghreb Émergent a vu sa peine portée en appel à 7 ans de prison ferme. Le verdict a été annoncé dimanche 18 juin par la Cour d’Alger.
Amnesty International a appelé à la libération d’Ihsane El Kadi, estimant qu’il a été « condamné sur la base d’accusations infondées ».
L’ONG de défense des droits de l’Homme a également appelé à remettre en liberté « toutes les personnes détenues arbitrairement », ajoutant que « les journalistes en Algérie devraient être libres d’exercer leur droit à la liberté d’expression sans aucune entrave ou intimidation ».
Reporters sans frontières (RSF) a pour sa part déploré une peine « injuste et choquante », soulignant qu’elle est « l’une des plus lourdes jamais prononcées contre un journaliste algérien ».
« Nous dénonçons cette condamnation et appelons à sa libération », écrit l’ONG sur son site.
Aggravation de la peine d’Ihsane El Kadi : « Sombre et triste journée »
En Algérie, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a réagi par la voix de son président Atmane Mazouz, qui a évoqué une « sombre et triste journée » dans « l’Algérie nouvelle ».
Atmane Mazouz a estimé qu’il est « révoltant et honteux que dans notre pays on fasse subir autant d’acharnement contre la parole et l’opinion libre ».
« Aujourd’hui, nous avons la confirmation que la défense des libertés n’est pas un slogan creux », a écrit sur les réseaux sociaux Zoubida Assoul, présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP). « Nous nous éloignons inéluctablement de nos acquis démocratiques », a ajouté Zoubida Assoul, par ailleurs membre du collectif de défense d’Ihsane El Kadi.
Fethi Ghares, coordinateur du Mouvement démocratique et sociale (MDS) a estimé, également sur les réseaux sociaux, que par ce verdict, le pouvoir démontre qu’il ne veut « ni dialogue ni apaisement ni élections ni pluralisme ».