Société

Agrément de pharmaciens : graves révélations d’un sénateur

On le sait maintenant depuis plusieurs années, ouvrir une pharmacie en Algérie est devenu une mission très difficile pour les pharmaciens diplômés.

Cette situation a donné lieu à des pratiques pas très saines dans le secteur, mais ce que révèle le sénateur Abdelouahab Benzaïm dépasse tout entendement.

Le sénateur, vice-président de la commission de défense du Conseil de la nation (Sénat), a saisi par écrit le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid pour l’alerter sur ce qui se passe dans le secteur de la distribution de médicaments.

Selon lui, des pharmaciens ayant atteint l’âge de la retraite revendent leurs agréments à de jeunes diplômés contre la somme de 30 millions de dinars.

Si des diplômés acceptent de payer une telle somme, c’est à cause de l’impossibilité d’obtenir leur agrément par la voie légale.

Selon le sénateur, les agréments sont octroyés en fonction de l’ancienneté du diplôme et la liste d’attente se serait arrêtée à l’année 2006. Soit un retard de plus de 15 ans.

Une longue liste d’attente

C’est-à-dire tous les pharmaciens qui ont obtenu  leur diplôme après cette année et qui veulent ouvrir une pharmacie sont toujours dans l’attente de leur agrément.

L’Algérie forme chaque année 2000 pharmaciens qui n’obtiendront leur agrément qu’après avoir atteint un certain âge, selon Abdelouahab Benzaïm. Pour ceux qui seront diplômés cette année ou après, la mission est quasi impossible.

« J’estime qu’il est de votre devoir et du devoir du gouvernement de prendre des mesures fermes et urgentes pour délivrer l’agrément nécessaire à l’ouverture de pharmacie à tous, sans en exclure personne, et de lever toutes les conditions bureaucratiques qui entravent ces agréments », écrit le sénateur à l’adresse du ministre de la Santé.

Cette situation est d’autant plus incompréhensible que des quartiers et des villes du pays sont dépourvus de pharmacies, souligne le sénateur. 

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