Les pharmaciens ne sont pas les seuls à souffrir du blocage des agréments. Le problème, soulevé par le sénateur FLN Abdelouahad Benzaim, concerne aussi d’autres professions, notamment le BTP, un secteur en proie à une grave crise.
Le vice-président de la commission de défense du Conseil de la nation (Sénat), a rappelé que les agréments pour ouvrir une nouvelle pharmacie sont bloqués depuis 2006, et que des agréments sont revendus à de jeunes pharmaciens au marché noir pour 30 millions de dinars.
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Dans les travaux publics, les bureaux d’études font face à une nouvelle contrainte, et qui n’est pas des moindres. Selon nos sources, de nombreux bureaux d’études privés attendent depuis 2020 le renouvellement de leurs agréments par le ministère des Travaux publics.
D’une simple formalité administrative, cette procédure est devenue depuis 2020 un obstacle infranchissable pour les bureaux d’études. Les conséquences sont terribles pour ces petites entreprises qui emploient de nombreux salariés au moment où le taux de chômage ne cesse d’augmenter.
Si dans de nombreux pays, les PME/PMI sont soutenues et encouragées, parce qu’elles créent de l’emploi et donc absorbent le chômage des jeunes diplômés notamment, en Algérie, elles font face à de nombreux obstacles bureaucratiques incompréhensibles.
Blocage de l’activité
« La commission qui étudie les agréments au ministère des Travaux publics a suspendu ses réunions en mars 2020 après l’instauration du confinement dans le cadre de la lutte anti-Covid. Depuis, de nombreux bureaux d’études attendent une réponse pour leur demande de renouvellement d’agrément », explique le patron d’un bureau d’études privé.
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Au ministère des Travaux publics, aucune explication n’est donnée aux bureaux d’étude sur ce retard inexpliqué, dans un pays où les entreprises font face à une crise sans précédent, en raison des conséquences de la pandémie de Covid-19 sur l’activité économique.
« Sans agrément, un bureau d’études ne peut pas soumissionner à des marchés publics. Il ne peut pas travailler, tout simplement et cela dure depuis 2020 », ajoute notre interlocuteur qui se plaint de l’absence de possibilités de recours pour dénoncer un tel blocage préjudiciable aux entreprises, déjà asphyxiées par un plan de charge rachitique, faute d’investissements publics dans le BTP. Certains bureaux d’études ont déjà licencié ou mis leur personnel au chômage technique, après avoir épuisé toutes leurs économies.
Ce jeudi, le sénateur Abdelouahab Benzaim a demandé, lors d’une séance plénière du Conseil de la nation, aux ministres des Travaux publics et de l’Habitat, de libérer les agréments des bureaux d’études.