Pascal Boniface, spécialiste français en géostratégie et relations internationales a été violemment pris à parti par un homme à l’aéroport de Tel Aviv, la semaine dernière.

Invité par le Consulat général français et l’Institut français de Jérusalem, le directeur de l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) avait donné trois conférences, dont deux aux étudiants de l’université d’Hébron et qui avaient pour thèmes les enjeux du conflit israélo-palestinien et les perspectives de paix.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux et Youtube, depuis quelques jours, montre le chercheur français, seul à l’aéroport, suivi, menacé et gravement insulté par un homme parlant français. L’agresseur finit par en arriver aux mains, le poussant violemment pour l’obliger à avancer.

Sur Twitter, Pascal Boniface, connu pour ses positions sur le conflit palestinien qui vont à contre-sens de la pensée dominante en France, a dénoncé cet acte et a ironisé sur la faible répercussion qu’il a eue dans les médias et la sphère politique française.

« J’imagine que si un intellectuel français venant dans un pays du Maghreb avait été agressé par des doubles nationaux parce que ses opinions sur le Proche Orient déplaisent, les réactions politiques et médiatiques auraient été d’une autre ampleur », a-t-il écrit sur Twitter.

Boniface rappelle ainsi le deux poids deux mesures pratiqué par les politiciens et médias français qui sont à l’affût du moindre geste susceptible d’être interprété comme un acte antisémite et détournent le regard ou utilisent des euphémismes pour rapporter les exactions commises par les Israéliens sur les Palestiniens.

Ce n’est qu’une semaine après les faits que le Consul général français à Jérusalem Pierre Cochard, a dénoncé, par un communiqué publié ce lundi 23 avril, « l’agression inadmissible dont Pascal Boniface a été la cible à son arrivée à l’aéroport Ben Gourion à l’occasion de sa venue ». Il a lié cette agression aux dérives de la « lutte contre le fléau de l’antisémitisme » dont il a qualifié l’instrumentalisation de « très dangereuse ».

L’agression de Pascal Boniface par ce qui semble être un binational (franco-israélien), survient alors qu’en France, « la lutte contre l’antisémitisme » devient de plus en plus hystérique, en ayant comme objectif inavoué de lier à l’antisémitisme toute action, pensée ou discours défavorable à Israël.

Preuve de cette dérive, plus de 250 personnalités françaises dont Nicolas Sarkoy et Manuel Valls ont signé une tribune « Contre le nouvel antisémitisme » dans Le Parisien, publiée dimanche 22 avril.

Cette tribune, prétendant lutter contre l’antisémitisme, tombe dans une autre forme de racisme qui n’est pas moins grave : l’islamophobie. En effet, l’auteur de la tribune Philippe Val affirme que « l’antisémitisme musulman est la plus grande menace qui pèse sur l’islam », fondant ainsi la thèse de l’existence d’un « antisémitisme musulman » qui aurait comme origine des versets du Coran.

La tribune demande, en outre que «  les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés d’obsolescence par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l’antisémite catholique aboli par Vatican II, afin qu’aucun croyant ne puisse s’appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime ».