Jusqu’à la dernière semaine avant son début, la CAN 202 au Cameroun (9 janvier – 6 février a failli ne pas avoir lieu.
Des voix ont réclamé l’annulation du tournoi par manque de préparation des autorités camerounaises. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’édition de 2019 avait été confiée à l’Egypte.
Malgré les pressions, le nouveau président de la Fédération camerounaise de football, Samuel Eto’o, a pesé de tout son poids pour maintenir la compétition aux dates prévues.
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Le tournoi a effectivement lieu avec les premiers matchs de la phase de poules. Cependant, des incidents et des scandales sont venus perturber la fausse sérénité de ce début de tournoi.
Trois journalistes algériens agressés
D’abord par l’agression de trois journalistes algériens, le 10 janvier, à Douala. Attaqués par des voyous à l’arme blanche, nos confrères se sont vu subtiliser leurs effets personnels, dont des téléphones portables.
Suite à cet incident fâcheux, les autorités camerounaises ainsi que le comité d’organisation se sont fendus en excuses et décidé d’un renforcement de la sécurité des ressortissants algériens mais aussi de la délégation algérienne.
Fortement médiatisé, l’évènement a néanmoins incité les autorités algériennes à relativiser l’ampleur, l’ambassadeur d’Algérie au Cameroun, Boumediene Mahi, ayant prévenu contre toute manipulation de cet incident pour nuire aux relations entre l’Algérie et le Cameroun.
« Nous condamnons l’agression avec force, nous avons pris toutes les mesures pour veiller à la sécurité et la santé de tous les Algériens présents au Cameroun. D’un autre côté, il nous faut prendre garde de faire le jeu de manipulations. Nous ne souhaitons pas que le nom de l’Algérie soit exploité pour s’en prendre à un pays frère comme le Cameroun », a déclaré le diplomate algérien ce jeudi 13 janvier.
Scène inédite
Mais la CAN n’est pas au bout de ses peines. Mercredi, une scène inédite s’est produite, lors du match Mali-Tunisie. Elle a nourri les gazettes du monde entier. Le duel remporté par les Maliens (1-0) a tourné à la mascarade.
Alors que les Maliens menaient au score, l’arbitre zambien a sifflé dans un premier temps la fin de la rencontre à la 85e minute, avant de se ressaisir et d’indiquer la poursuite du match.
Mais pas pour longtemps, puisque le referee a sifflé la fin de la rencontre juste avant la fin du temps réglementaire. Les nombreux changements au sein des deux sélections et les temps de pause fraicheur, auraient dicté qu’en plus d’aller au bout du temps réglementaire de 90 minutes, un temps additionnel devait être pris en compte.
Que nenni, l’arbitre zambien avait pris sa décision malgré les protestations des Tunisiens. C’est sous bonne escorte qu’il a pu quitter la pelouse. Ce n’est pas rassurant pour la suite de la compétition.
La Confédération africaine de football (CAF) a annoncé ce jeudi qu’une enquête interne a été diligentée aux fins de tirer au clair cette affaire.
L’affaire a donné lieu à une avalanche de critiques souvent sarcastiques.
Faux hymne national
Les téléspectateurs et les supporters de cette CAN n’étaient pas au bout de leurs surprises puisque après la fin rocambolesque de Mali-Tunisie, un autre couac a eu lieu à l’occasion du match Mauritanie-Gambie. Les organisateurs se sont trompés sur l’hymne de la Mauritanie, en diffusant par trois fois un hymne qui n’est pas celui de la Mauritanie.
Mardi, des médias, notamment RFI, ont rapporté que d’importants échanges de coups de feu ont eu lieu vers 7h du matin non loin du stade de Molyko, qui sert de site d’entraînement aux équipes du groupe F (Mali, Tunisie, Mauritanie et Gambie). Cet incident grave dans un pays qui connaît des problèmes sécuritaires a provoqué un sentiment de frayeur.
Pelouse catastrophique
Ceux qui ont critiqué l’organisation de la CAN par le Cameroun ne se sont peut-être pas trompés, notamment en ce qui concerne la pelouse. Cela s’est vérifié lors du match entre l’Algérie et la Sierra Leone durant lequel on a pu constater une pelouse impraticable, sans parler des conditions climatiques défavorables avec une chaleur étouffante (le match s’est joué à 14h, heure algérienne).
Cette CAN se distingue aussi par le nombre infime de supporters dans les stades. Les rencontres qui ont eu lieu jusqu’ici ont en effet été marquées par des tribunes dégarnies, à cause de la pandémie du Covid-19 et du faible taux de vaccination enregistré au Cameroun.
Le mot de la fin est de cet internaute qui a écrit sur Twitter : « La coupe d’Afrique ne se fait pas respecter. Logique, entre un arbitre qui siffle à la 85e minute, des pelouses catastrophiques, des erreurs dans la sélection des hymnes nationaux, et j’en passe ».