La famille de Ahed Tamimi, l’adolescente palestinienne détenue en Israël, a accusé lundi les interrogateurs israéliens, vidéo à l’appui, de l’avoir agressée verbalement et psychologiquement.
S’appuyant sur une loi israélienne leur permettant d’avoir accès à une partie du dossier d’un mineur, les avocats de la jeune fille ont réussi à se procurer une vidéo de deux heures, où Ahed Tamimi âgée de 16 ans à l’époque, est interrogée sans la présence d’un avocat ou d’un membre de sa famille.
Elle refuse à plusieurs reprises de donner son nom et de répondre aux questions des deux interrogateurs. « Les séances d’interrogatoires ont eu lieu après différents types de pressions physiques et psychologiques », a accusé son père, Bassem Tamimi, lors d’une conférence de presse à Ramallah.
Selon lui, sa fille a été maintenue en isolement et changée de cellule régulièrement.
« Elle a été privée de sommeil pour une longue période et subi son dernier interrogatoire alors qu’elle n’avait pas dormi depuis 34 heures », a ajouté M. Tamimi.
Les avocats de la jeune fille ont affirmé avoir rendu publique cette vidéo pour montrer comment se passe les interrogatoires de mineurs dans les prisons israéliennes.
« Il s’agit de réaffirmer le message d’Ahed, le message de sa génération selon lequel nous ne sommes pas des victimes, nous sommes de combattants pour la cause (palestinienne), pour la liberté », a affirmé le père.
L’armée israélienne a indiqué récemment avoir reçu par l’intermédiaire du ministère de la Justice une plainte déposée par un avocat d’Ahed Tamimi sur des « allégations concernant la conduite inappropriée d’un officier » israélien. « Ces plaintes sont examinées avec soin », a assuré l’armée.
Le bureau du Haut Commissaire de l’ONU pour les droits de l’Homme et l’Union européenne ont exprimé leur préoccupation devant le cas Tamimi.
Environ 350 enfants palestiniens sont détenus par Israël, selon Amnesty International.