Le Real Madrid a suscité les critiques de responsables israéliens samedi en accueillant dans son stade, selon la presse, l’adolescente Ahed Tamimi, devenue une icône de la résistance palestinienne à l’occupation israélienne après avoir passé huit mois en prison pour avoir giflé deux soldats.
Selon Marca, photo à l’appui, la jeune femme, âgée de 17 ans, en visite en Espagne cette semaine avec sa famille pour participer à différents événements sociaux et politiques, s’est vu offrir un maillot du Real et a posé sur des photos avec Emilio Butragueno, le directeur des relations institutionnelles du Real Madrid.
Le club merengue n’a, en revanche, pas communiqué sur cette invitation sur ses réseaux sociaux ni sur son site internet. Contacté par l’AFP, le Real n’a fait aucun commentaire, se référant à son site internet pour toute information officielle.
“Ahed Tamimi ne combat pas pour la paix, elle défend la violence et la terreur. Les institutions qui l’ont reçue et célébrée encouragent indirectement l’agression et non le dialogue et l’entente dont nous avons besoin. Je ne vais pas au Bernabeu aujourd’hui” (samedi), a dénoncé Daniel Kutner, l’ambassadeur d’Israël en Espagne, sur Twitter.
Emmanuel Nachshon, le porte parole du ministre israélien des Affaires étrangères, a lui qualifié de “honteux” l’accueil qu’a réservé le Real Madrid à Ahed Tamimi, qu’il considère comme “une terroriste incitant à la haine et la violence”.
Ahed Tamimi avait attiré l’attention internationale avec la diffusion en décembre 2017 d’une vidéo la montrant frappant près de sa maison, en Cisjordanie, des soldats israéliens impassibles.
Arrêtée puis condamnée à huit mois de prison par un tribunal militaire israélien, la jeune femme avait ensuite vu sa demande de libération anticipée rejetée en juin, avant d’être libérée fin juillet.
L’affaire a trouvé un large écho chez les Palestiniens comme les Israéliens. Les premiers louent en elle un exemple de courage face aux abus israéliens dans les territoires palestiniens occupés par l’Etat hébreu.
Israël, qui occupe la Cisjordanie et Jérusalem-Est depuis plus de 50 ans, accuse de son côté la famille de l’adolescente, connue pour son militantisme, de manipuler la jeune femme.
Les organisations de défense des droits de l’Homme ont critiqué Israël pour la sévérité de la peine infligée à la jeune fille au regard des faits.