C’est officiel. Air Algérie va reprendre les vols de rapatriement des Algériens bloqués à l’étranger le 6 décembre. L’annonce a été faite ce lundi par la compagnie aérienne nationale. Cette reprise dans les deux sens Algérie – étranger et étranger – Algérie se fera sous certaines conditions.
Pour les vols en provenance de l’étranger qui seront opérés par Air Algérie, ils seront ouverts uniquement aux détenteurs d’un passeport algérien, avec l’obligation de présenter un « test PCR négatif 72 heures avant le vol », être inscrit auprès des représentations algériennes à l’étranger et être détenteur d’un billet d’avion d’Air Algérie, selon la compagnie aérienne nationale.
Pour les vols en partance d’Algérie, les voyageurs doivent se conformer aux conditions du pays de destination.
Cette reprise constitue une lueur d’espoir pour ceux qui n’ont pas été touchés par les précédentes opérations de rapatriement et qui demeurent par conséquent toujours bloqués à l’étranger.
L’opération devrait démarrer incessamment, à en croire un communiqué du consulat d’Algérie à Montréal qui a fixé le 2 décembre comme date butoir pour ceux qui souhaiteraient s’inscrire.
Seuls seront concernés ceux qui se sont retrouvés bloqués dans le pays d’accueil en mars dernier suite à la fermeture des frontières et disposant d’un billet retour, ce qui s’y sont rendus pour des soins, études ou stages et les Algériens résidents à l’étranger dont le contrat de travail a pris fin et devant quitter le pays d’accueil.
Soit la plus grosse partie de ceux qui souhaitent rentrer et qui n’ont pas pu le faire lors des opérations de rapatriement organisées entre mars et septembre derniers et qui avaient touché plus de 30 000 citoyens algériens.
Ces « oubliés » du rapatriement vivent dans des conditions difficiles à l’étranger, selon leurs témoignages partagés sur les réseaux sociaux ou ceux de leurs représentants.
Récemment, le député de l’émigration Noureddine Belmedah est monté au créneau pour appeler à leur trouver une solution. « Certains sont revenus dans un cercueil alors qu’ils attendaient leur rapatriement », écrit le parlementaire dans une lettre au Premier ministre Abdelaziz Djerad, datée du 24 novembre.
Tout en reconnaissant les efforts de l’État pour rapatrier les Algériens bloqués à l’étranger, il signale néanmoins qu’ « un nombre non négligeable parmi ceux qui ont voyagé avec un visa sont toujours bloqués » ainsi que de nombreuses autres catégories qui souhaitent pour une raison ou une autre rentrer au pays.
Le député cite les étudiants boursiers, ceux qui ont une résidence à l’étranger et ceux détenant la double nationalité. Certains d’entre eux, signale-t-il, n’ont pas pu assister à l’enterrement de leurs proches. Mais ceux qui vivent un double calvaire sont ceux qui ont fait un voyage temporaire et pris de court par la fermeture des frontières au début de la pandémie.
En plus de se retrouver sans ressources à l’étranger, certains ayant perdu leur emploi en Algérie ou risquent de le perdre, des élèves n’ont pas pu rejoindre leur école et des entrepreneurs voient leur entreprise au bord de la faillite, toujours selon le député Belmedah qui a demandé ainsi au Premier ministre d’instruire le ministère de l’Éducation, les administrations et les entreprises pour la prise en charge des cas des élèves absents et la réintégration des travailleurs concernés dès leur retour au pays. Il l’a aussi appelé à ordonner la reprise des vols de rapatriement dans les plus brefs délais.
Dans le cadre de la prévention contre le Covid-19, l’Algérie a décidé, le 17 mars, de fermer toutes ses frontières aériennes, maritimes et terrestres. Depuis cette date, plusieurs opérations de rapatriement, notamment par des vols de la compagnie air Algérie, ont été organisées, permettant, jusqu’à septembre dernier, à plus de 30 000 Algériens bloqués à l’étranger de retrouver leur famille.
Il y a eu « 115 vols et 4 traversées, en sus des opérations de rapatriements à travers les frontières terrestres des citoyens bloqués en Tunisie, Libye et Mauritanie », avait précisé début septembre le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Le dernier vol d’Air Algérie a eu lieu vendredi 11 septembre à partir de l’aéroport parisien d’Orly. 300 places étaient disponibles mais plus de 1000 prétendants s’étaient présentés à l’aéroport, créant une cohue et des bousculades. La reprise des vols de rapatriement est assurément une bonne nouvelle pour tous ceux qui demeurent bloqués et leurs familles.