Quatorze offres ou marques d’intérêt pour la reprise de tout ou partie d’Aigle Azur ont été déposées à ce jour. Pour les syndicats, il y a deux offres principales, celle d’Air France sur le moyen-courrier et celle du Groupe Dubreuil sur le long-courrier. Pour autant, selon des proches du dossier, l’offre d’Air France a déçu et celle du fonds d’investissement américain Cyrus Capital Partners semblait au contraire solide. Une audience se tiendra lundi prochain.
Ce lundi 9 septembre à midi, date-limite pour le dépôt des offres de reprise d’Aigle Azur, en redressement judiciaire depuis une semaine, quatorze offres ont été remises. Ou plutôt des marques d’intérêt pour un certain nombre.
On trouve Air France pour la reprise d’une grande partie de l’activité moyen-courrier (Algérie, Liban, Portugal) d’Aigle Azur, le Groupe Dubreuil, prêt à créer une troisième compagnie à côté d’Air Caraïbes et de French Bee pour reprendre l’activité long-courrier (deux A330), Lionel Guérin, l’ancien directeur général délégué d’Air France, lequel a le soutien du nouveau secrétaire d’Etat, Jean-Baptiste Djebbari, Lu Azur, la société de Gérard Houa, actionnaire à 20% d’Aigle Azur qui a tenté d’en prendre le contrôle la semaine dernière et serait prête à reprendre 90% des activités.
Mais aussi, selon nos informations, le puissant fond d’investissement Cyrus Capital Partners, le transporteur de colis Chronopost, les compagnies à bas coûts Wizzair, Easyjet et Vuelin, ou encore Fernand Danan, un ancien pilote d’AOM. Les low-cost Easyjet, Vueling et Wizzair n’ont déposé que des marques d’intérêt,
Deux offres principales pour la CFDT
Certains syndicats semblaient plutôt optimistes. Pour Raphaël Caccia, secrétaire CFDT branche transport, il y a deux offres principales : celle d’Air France qui reprendrait 70% du personnel basé en France (505 personnes selon nos informations) et celle du Groupe Dubreuil , lequel s’engage à reprendre 106 personnes selon les syndicats, « à des statuts conformes aux conditions d’emploi actuellement pratiquées par les nouvelles compagnies », précise le groupe dans un courrier interne.
Avec ces deux offres combinées, il resterait près de 200 personnes sur le carreau en France, auxquelles pourraient s’ajouter les 350 salariés basés en Algérie. Au total, Aigle Azur compte 1.150 salariés, dont 800 en France.
L’offre d’Air France a déçu pour des proches du dossier
Pour autant, selon des connaisseurs du dossier, ces offres sont jugées insuffisantes par l’administratrice judiciaire et doivent être retravaillées. Elles peuvent aussi se regrouper pour faire une offre plus intéressante.
«Les offres d’Air France et Vueling ont le plus déçu », relèvent ces sources.
Air France, qui cherche à rafler la totalité des 9.800 créneaux de décollage d’Aigle Azur à Orly, aurait proposé d’embaucher du personnel d’Aigle Azur selon un processus de sélection dédié. Air France aurait proposé une enveloppe de 15 millions d’euros, notamment pour financer le plan social. Ce qui serait contestable sur le plan juridique, explique-ton à La Tribune.
Le Groupe Dubreuil aurait également proposé 15 millions d’euros.
Cyrhus Capital, un candidat sérieux
Cyrus Capital apparaît évidemment comme un candidat solide. Surtout, son offre s’inscrit dans le cadre du redressement judiciaire et non dans le cadre d’une liquidation. Actionnaire d’American Airlines et de United Airlines, engagé dans la reprise de la compagnie britannique Flybe, repreneur de Toys’R’US, Cyrus Capital a non seulement les reins solide mais connait également très bien le transport aérien.
Certains observateurs imaginaient déjà un regroupement des offres avec celle de Lionel Guérin et de Philippe Micouleau (plutôt bien accueilli) dont le financement passe notamment par un prêt de l’Etat de 20 à 30 millions d’euros, remboursable sur plusieurs années.
L’administratrice judiciaire devrait demander ce mardi la mise en liquidation de l’entreprise. Une audience aura lieu lundi prochain. Elle sera prononcera sur la liquidation et sur le ou les repreneurs.