search-form-close
Décès d’Idir : les hommages d’Ait Menguelet, Belhimer, Yasmina Khadra, Said Sadi et François Hollande

Décès d’Idir : les hommages d’Ait Menguelet, Belhimer, Yasmina Khadra, Said Sadi et François Hollande

La décès du chanteur Idir, samedi soir à Paris, continue de susciter des réactions et les hommages se poursuivent.

« Coup dur en cette belle matinée de printemps ! Pour moi le départ d’Idir marque la fin d’une époque pour notre chanson. À ma dernière visite, il me disait qu’il était peu probable qu’il monte encore sur scène à cause de sa respiration assistée. On s’était mit [sic] à imaginer un moyen de dissimuler une bonbonne d’oxygène à côté de lui sur la scène qui lui permettrait de chanter à son aise. Nos idées, agrémentées de son sens de l’humour bien connu, se sont transformées en une bonne partie de rigolade », a écrit le chanteur Aït Menguellet sur sa page Facebook.

« La mort n’était pas au programme, aucun de nous n’y pensait. Repose en paix mon ami, ce que tu as laissé t’assure l’immortalité. Mes plus sincères condoléances à ses enfants et à toute sa famille », a ajouté l’artiste.

« Djurdjuraartistique »

« Au nom de Ammar Belhimer, au nom des cadres et des travailleurs du ministère de la Communication et en mon nom propre, je présente les plus vives condoléances à la famille de l’immense dispensateur que fut un demi-siècle durant le « Djurdjuraartistique », Idir. Hamid Cheriet a rejoint « assendu » la voie lactée », a déclaré Noureddine Khelassi, conseiller de Belhimer, cité par l’agence APS. « Ad t-yerhem Rebbi, fell-as ya3fu Rebbi, amkan-is deg el Dhennet Inchallah », a-t-il ajouté.

« Idir a envoûté des générations entières au rythme de ses mélodies douces, généreuses et émouvantes. C’était un grand ambassadeur de la culture kabyle et un immense poète algérien. Ses œuvres seront chantées encore longtemps des deux côtés de la Méditerranée », a écrit quant à lui l’ancien président de la France, François Hollande, dans une publication sur Twitter.

« Triste d’apprendre la mort du « chasseur de lumières », Idir…interprète unique de la musique kabyle. Je l’avais connu dans les années 90 et retrouvé avec tellement de plaisir en 2011 à Evry pour une fête de la musique inoubliable. J’aime sa musique, son phrasé et ses paroles », a écrit Manuel Valls, ancien Premier ministre français, sur Twitter.

« Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, c’est un MONUMENT, c’est le chanteur IDIR… Nous apprendrons à nos enfants qui était cet homme et ce qu’il représentait pour nous. Allah Y Rahmo », a écrit le rappeur Fianso dans une publication sur Twitter.

« Triste d’apprendre la disparition du grand Idir. Avec A vava inouva, il avait fait chanter le monde au rythme de la musique kabyle et fait découvrir la poésie de la culture berbère au-delà des frontières », a écrit l’ex-ministre française de la Culture, Audrey Azoulay, désormais directrice générale de l’Unesco.

« Idir, grand ambassadeur de la culture berbère à travers le monde et des valeurs de paix et de fraternité s’en est allé hier soir. Mes chaleureuses pensées à ses proches. À celles et ceux, nombreux, qui ont accompagné les moments de leur vie de ses chansons », a écrit Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste français dans une publication sur Twitter.

« RIP Sir Idir. Tu continueras à vivre dans nos cœurs », a écrit le chanteur algérien Mok Saïd dans une publication sur Twitter.

Le chercheur et physicien Noureddine Melkechi a également rendu hommage à Idir.

« Le grand chanteur IDIR nous quitte à jamais ce soir. Toutes mes condoléances à sa famille, repose en paix le grand », a rendu hommage Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, dans un message sur Twitter.

Yasmina Khadra : « Il va beaucoup manquer à nos joies »

Sur sa page Facebook, l’écrivain Yasmina Khadra a rendu un hommage émouvant à l’interprète de Vava inouva.

« Idir nous a quittés. Il s’en est allé sur la pointe des pieds pour ne déranger personne. Il s’est éteint comme un chant d’été à la fin de la colonie, comme se taisent les légendes en Algérie, son pays, son angoisse, son inconsolable litanie. Idir n’a fait que quitter un exil de transition pour un exil définitif puisqu’il a été contraint de quitter sa terre natale pour aller chercher ailleurs l’écho de sa voix, tel un troubadour errant en quête de sa voie. Il va beaucoup manquer à nos joies si chahutées de nos jours par nos peines et nos désillusions, mais son absence sera pour nous, Algériens, et pour ses fans de partout, un grand moment de recueillement », écrit le célèbre écrivain.

Et de poursuivre : « Quant à son silence de mortel, ce n’est que politesse afin que retentisse l’hymne de toutes les résiliences, des montagnes de Kabylie jusqu’aux confins de l’Atakor, et du vertigineux Tassili aux plages de Ben M’hidi.

J’ai rencontré Idir trois petites fois. La première, à Chenoua-plage vers la fin des années 1960. La deuxième, au CCA à Paris que je dirigeais, lorsqu’il avait accepté d’animer bénévolement deux soirées d’affilée tant la demande était immense et la salle si minuscule pour un artiste de son envergure. La troisième, lors d’un concert auquel il nous avait conviés, mon épouse, mes enfants et moi, à Vitrolles, une ville de Provence ».

Yasmina Khadra évoque ensuite son « meilleur souvenir » avec Idir lors d’un festival du libre en Inde, il y a une dizaine d’année.

« Un riche lecteur avait offert une soirée en mon honneur. Il avait une surprise pour moi. Lors du dîner, une troupe de danseuses en sari flamboyant nous a gratifiés d’un superbe ballet tandis qu’une chorale chantait Ava Inouva…. en hindi. Ce fut une très belle surprise.
Repose en paix, Idir. Et dors bien. Nous continuerons tes rêves en écoutant les chansons que tu nous as léguées en guise de patrimoine. »

Sur le même réseau social, Said Sadi a également écrit un texte, intitulé « Un frère s’en est allé », en hommage à l’un des plus célèbres chanteurs algériens.

« Au vu de l’émoi soulevé par sa mort, il sera difficile de s’habituer à l’absence de celui qui a dit nos colères, porté nos rêves et montré au monde l’image d’un peuple confiné mais jamais soumis. Que cette douleur partagée vienne dire à sa famille qu’Idir est pleuré par le peuple des dignes. Nous ne le verrons plus mais il fait partie de notre mémoire. Dors bien, Idir. Tu as mérité le repos et la reconnaissance dus aux hommes respectés parce qu’ils ont su se faire aimer. Nous avons apprécié ton talent et ta modestie; nous honorerons ton souvenir comme d’autres célèbrent les astres qui rythment les éternités. Tu fus à côté de nous, désormais tu es Nous ».

  • Les derniers articles

close