Lounis Aït Menguellat a affirmé, sans fausse modestie, ce jeudi à Bejaia, ne pas posséder une parfaite maîtrise de la langue Kabyle, rapporte l’agence APS.
“Ma maîtrise du Kabyle n’est pas parfaite”, a-t-il indiqué, soulevant autant l’incrédulité que l’amusement du public de la maison de la culture, venu en masse assister à sa conférence-débat pour lui témoigner avec enthousiasme son admiration et sa révérence, pour toute son oeuvre littéraire et poétique, considérée comme “exemplaire et unique”.
“C’est en écoutant ses chansons que j’ai amélioré mon kabyle. C’est un orfèvre de la rime et du mot juste. C’est mon maître en fait”, a déclaré, Zahra, professeur de littérature Amazigh, à l’université Abderrahmane Mira, qui attribue l’affirmation de son idole, à “son caractère et à son autre génie : l’humilité”.
Se voulant plus explicite, l’auteur de Izurar, une oeuvre sombre rendue lumineuse par la finesse de ses vers, a souligné que la force de ses textes tient dans la simplicité des mots utilisés qui souvent sont employés pour être compris du plus grands nombres. “Il faut rester simple sans être simpliste”, a-t-il souligné, indiquant au demeurant, que cette démarche “est une marque de fabrique, appliquée à toute son oeuvre, qu’elle soit musicale ou poétique”.
“Je suis seulement guidé par mon inspiration, mon ressenti et ma perception des choses. Sinon je ne calcule rien. Mes textes sont spontanés et imaginaires mais toujours écrits sur la base d’un motif, d’une raison ou d’une situation que je mûris ultérieurement. Parfois, c’est quasi-instantané. Par moment, la construction met plus de temps”, a-t-il expliqué.
Pour l’anecdote, il a confié que la chanson intitulée “A Mmi” (mon fils) est la résultante d’une lecture de “Le prince” de l’écrivain italien Machiavel.
“Ça m’a inspiré immédiatement. Sans faire une adaptation, le texte est tombé de suite”, a-t-il indiqué, évoquant une autre chanson, sans en citer laquelle, écrite immédiatement au hasard d’une rencontre avec un jeune du village à qui il a demandé s’il allait bien et qui a eu cette réponse cinglante : “Serah iwamane adhadoune” (Laisse l’eau couler). Saisi par la réplique, jugée lourde de sens, il en a fait une chanson.