L’Algérie met fin à la subvention systématique des blés tendre et dur. Si les prix des farines panifiables et semoules restent inchangés, la subvention sera néanmoins supprimée pour le blé tendre et le blé dur destinés à la fabrication d’autres types de farines et de pâtes alimentaires et couscous, en vertu de deux décrets exécutifs parus ce lundi 7 septembre au Journal officiel.
Le premier décret portant sur la fixation des prix aux différents stades de la distribution des farines et des pains, maintient le prix de cession au consommateur du kilogramme de farine ordinaire à 27.50 dinars. Le prix de cession aux boulangers est maintenu aussi à 2000 dinars le quintal.
« Les quantités de blé tendre destinées aux autres types de farines sont cédées par l’OAIC aux minoteries par référence à leur prix non subventionné », est-il en revanche stipulé dans l’article 9-bis du même décret.
Le prix de la semoule destinée aux ménages ne bougera pas aussi, en vertu du deuxième décret. Il reste fixé à 38.5 Da et à 42.5 Da pour la semoule ordinaire et extra respectivement.
« Le différentiel entre le prix de revient réel, toutes charges et taxes comprises, du blé dur destiné à la production des semoules courantes et des semoules extra pour le consommateur et le prix entrée semoulerie fixé à l’article 6 ci-dessus, est pris en charge par l’État », prévoit le décret.
Mais la subvention ne touche pas le blé dur destiné à la production des pâtes, couscous et autres dérivés, qui sera « cédé par l’OAIC aux semouleries au prix non subventionné ».
Sur le marché, le blé dur coûte environ 4 000 dinars le quintal, alors qu’il est cédé aux minoteries à 2280 dinars. La différence est supportée par l’Etat, sous forme de subvention directe afin de maintenir les prix de la semoule, produit de base de la consommation des ménages algériens, à la portée de tous.
La justice s’est saisie récemment du dossier du détournement pour d’autres usages, par certaines minoteries, de céréales subventionnées. L’enquête, confiée à la gendarmerie, a été lancée après les pénuries de semoules qui ont suivi les premiers jours de confinement sanitaire, imposé par la pandémie de coronavirus, dont les premiers cas ont été enregistrés fin février en Algérie.
Des gérants de minoteries et des responsables ont été incarcérés, selon des informations de presse. Le mois dernier, le ministère du Commerce avait inclus les pâtes alimentaires dans la liste des produits interdits à l’exportation, car fabriquée à partir de matières subventionnées.