Le gouvernement algérien a franchi une nouvelle étape dans sa riposte au reportage réalisé par la chaîne française M6 sur l’Algérie. Après une première réaction lundi où le ministère de la Communication avait dénoncé le reportage, et annoncé que la chaîne M6 ne sera plus autorisée à opérer en Algérie, le département de Ammar Belhimer a décidé de porter le conflit devant les tribunaux.
Selon l’agence officielle, le ministère de la Communication a déposé plainte ce mercredi contre la chaîne française M6 pour le tournage “sans accréditation” du reportage intitulé L’Algérie, « le pays de toutes les révoltes », diffusé dimanche soir dans le magazine « Enquête exclusive ».
“Le ministère de la Communication a déposé ce mercredi une plainte pour le tournage de l’émission en Algérie, sans l’accréditation prévue par la législation en vigueur, contre la chaîne française M6 qui a diffusé dimanche dernier un documentaire sur l’Algérie“, a déclaré le ministère à l’agence officielle, sans préciser le lieu du dépôt de plainte.
Mardi, M6 a répondu aux accusations du gouvernement algérien en affirmant que son équipe a travaillé en Algérie avec une « autorisation de tournage délivrée initialement en mai 2018 et prolongée plusieurs fois jusqu’en 2019 ».
Pour preuve, elle explique que l’équipe qui a réalisé le reportage a “été contrôlée à plusieurs reprises par les autorités algériennes“, qui l’ont laissée travailler au vu de cette autorisation, selon le communiqué repris par l’AFP.
M6 a demandé au gouvernement algérien de revenir sur sa décision de l’interdire d’opérer en Algérie. Le ministère de la Communication a répondu ce mercredi en annonçant un dépôt de plainte contre la chaîne française.
Lundi, le département de Belhimer avait sévèrement critiqué le reportage de M6 sur le Hirak et l’Algérie. Il a accusé la chaîne française d’avoir opéré avec une « fausse autorisation ». “Ce précédent nous conduit à décider de ne plus autoriser M6 à opérer en Algérie, sous quelque forme que ce soit“, a déclaré le ministère de la Communication, en précisant qu’ “une journaliste franco-algérienne a assuré la réalisation du film, avec l’aide d’un « fixeur algérien », munis d’une fausse autorisation de tournage“.
Fin mai, un reportage sur le hirak diffusé par deux chaînes françaises (France 5 et LCP) avait provoqué une mini crise diplomatique entre la France et l’Algérie.
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