Verdict final dans l’affaire dite de la « réunion ». Les généraux Mohamed Mediene dit Toufik et Athmane Tartag dit Bachir, Saïd Bouteflika et Louisa Hannoune ont été acquittés ce samedi 2 janvier par le tribunal militaire de Blida, apprend-on de Me Khaled Bourayou et Me Miloud Brahimi.
Il s’agit du troisième procès de l’affaire, ordonné par la Cour suprême à la mi-novembre dernier après pourvoi en cassation.
Le procès, qui s’est ouvert vers 9 h en présence des quatre accusés, n’a duré que quelques heures et le verdict a été rendu à la mi-journée.
Les deux anciens chefs des services de renseignements algériens (ex-DRS), le frère et conseiller du président déchu Abdelaziz Bouteflika et la secrétaire générale du Parti des travailleurs étaient poursuivis pour « complot contre l’autorité de l’État et de l’armée » suite à une réunion tenue le 27 mars 2019, en plein soulèvement populaire contre le cinquième mandat que briguait l’ancien chef de l’État algérien.
Arrêtés en mai de la même année, ils ont été condamnés en septembre à 15 ans de prison ferme. En appel en février 2020, les peines ont été confirmées, sauf pour Louisa Hanoune, condamnée à 3 ans de prison dont neuf mois ferme. Elle a aussitôt été remise en liberté, ayant purgé sa peine.
À la mi-novembre dernier, la Cour suprême a accepté le pourvoi en cassation introduit par la défense des prévenus et ordonné la tenue d’un nouveau procès devant la même juridiction, mais avec une composante différente.
Bien que tous les prévenus soient acquittés, Saïd Bouteflika et Athmane Tartag, ne devraient pas quitter la prison. Le premier a été inculpé dans le cadre de l’affaire de l’ancien ministre de la Justice Tayeb Louh et placé sous mandat dans l’affaire de la chaîne Istimraria TV destinée à faire la promotion du cinquième mandat.
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« Ce sont des faits qui ont acquis l’autorité de la chose jugée, c’est-à-dire qu’ils ont été traités et jugés dans le cadre d’une autre affaire, celle du financement de la campagne présidentielle (…) Ce mandat de dépôt vise à le maintenir en prison dans la perspective de l’acquittement des autres accusés », a déclaré la semaine passée à TSA l’avocat de Saïd Bouteflika, Me Bourayou.
Athmane Trtag a lui aussi été placé sous mandat de dépôt pour non-respect de la procédure lors des enquêtes effectuées par ses services dans l’affaire de Mme Maya, la prétendue fille cachée de Bouteflika, et celle d’un des enfants de l’ancien SG du FLN Djamel Ould Abbès.
Le général Toufik, lui, était déjà en dehors de la prison militaire de Blida depuis trois mois. Selon son avocat Me Farouk Ksentini, il a été placé dans une clinique militaire « à l’extérieur de la prison militaire ».
« Nous sommes très satisfaits de cette décision. Elle vient conforter cette justice nouvelle en appui de l’Algérie nouvelle que veut promouvoir le président de la République. C’est la décision que nous espérions et attendions, il était temps que les intéressés soient rétablis dans l’intégralité de leurs droits. C’est fait », a réagi Me Miloud Brahimi ce samedi 2 janvier dans une déclaration à TSA. « Ces gens sont innocents et ils sont rétablis dans la plénitude de leurs droits », a ajouté Me Brahimi, l’un des avocats de la défense.
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