Un important dispositif sécuritaire a été déployé dans le centre d’Alger ce matin, jour de grande marche nationale et de commémoration du déclenchement de la guerre de libération.
Les véhicules de police, bariolés ou banalisés, sont visibles en grand nombre à partir du carrefour Hydra-El Mouradia, mitoyen du Palais du peuple où devrait avoir lieu la cérémonie officielle de présentation des vœux en présence sans doute du chef de l’Etat, au vu du nombre de policiers présents sur les trottoirs.
Une file interminable de voitures de diplomates, reconnaissables à leurs fanions et leurs plaques s’est formée tout au long de la rue Franklin Roosevelt, jusqu’au siège du ministère de l’Habitat. De là en se dirigeant vers le centre-ville, le dispositif sécuritaire se fait de plus en plus impressionnant.
Sur les hauteurs de la rue Didouche Mourad, les fourgons, 4×4 et même les bus de police sont stationnés des deux côtés de la rue. La circulation est très difficile. En cause, l’encerclement, dès 08h30, du siège régional du RCD par des cordons de forces antiémeute.
Le long des trottoirs, des dizaines de manifestants sont assis à même le sol. Sur les balcons du siège, des militants du parti brandissent l’emblème national et des pancartes. Aucun incident n’a été constaté.
Plus bas, c’est l’ambiance habituelle pour un vendredi. Les files interminables de véhicules bleus reprennent dès la place Audin, jusqu’à l’esplanade de la Grande Poste.
A la place Maurétania et au Boulevard Amirouche, les policiers sont aussi nombreux. Tout comme ceux qui s’apprêtent à manifester. Ils montent ou descendent la rue Richelieu, la rue Hamani, déambulent sous les arcades du Boulevard Amirouche ou sur le trottoir faisant face à la Fac centrale.
La plupart sont venus des wilayas riveraines, Tizi Ouzou, Bouira, Boumerdès, Blida, malgré les blocages des accès à la capitale depuis mercredi soir. D’autres de plus loin, de Béjaïa notamment, mais aussi de Chlef et des wilayas du Sud. Certains ont passé la nuit dehors après avoir participé à la mémorable manifestation nocturne et l’opération « Mehras (mortier) » qui a eu lieu la veille dès 20h.
Dans tout le centre d’Alger, rares sont les commerces qui ont ouvert ce vendredi matin. Cafés, magasins d’alimentation et kiosques ont presque tous baissé rideau. Seuls ceux des environs du marché Clauzel assurent une sorte de service minimum. Mais la foule est dense.
Jamais depuis le début du mouvement populaire en février, les rues du centre-ville n’ont enregistré une telle affluence à une heure aussi matinale. La marche s’annonce historique.
A Alger, à 10 heures