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Alger : coupures d’eau anarchiques et désarroi des citoyens

Alger : coupures d’eau anarchiques et désarroi des citoyens

C’est la débandade. L’alimentation en eau potable connaît une grande perturbation depuis quelques semaines à Alger. Tous les quartiers de la capitale sont concernés par ces restrictions : Telelmy, Alger-centre, Bouzareah, Dely Brahim, Reghaia, Beni Messous, Ouled Fayet….La Seaal ne dit rien.

Le gros problème c’est que l’eau n’arrive pas toujours dans les robinets à des heures régulières. La distribution du précieux liquide est souvent aléatoire et les coupures par surprise sont récurrentes.

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À cause de l’absence de communication de la Société des eaux d’Alger (Seaal), ces coupures à répétition exaspèrent les citoyens qui assistent, impuissants à la détérioration de leur qualité de vie, déjà impactée par de nombreux soucis.

Du côté des  communes, aucun dispositif n’a été mis en place pour  approvisionner les habitants en eau lors de ces coupures prolongées.  La mal vie occasionnée par ces désagréments est au centre des préoccupations des citoyens qui nous racontent leur quotidien.

Coupures à répétition

À Alger, avoir de l’eau au robinet relève presque de la loterie. Dans de nombreux quartier de la capitale l’eau  joue à cache-cache. Elle est relâchée puis recoupée, puis à nouveau relâchée. Pas de programme, ni d’horaire fixe.

« La semaine dernière, l’eau a joué au yoyo dans les robinets »,  fulmine une mère de famille. « À peine ai-je enclenché ma machine à laver à 11 h du matin, que l’eau a été coupée. Puis, elle est revenue vers 15 h et repartie une heure plus tard. Mon fis, a été interrompu en pleine douche avec du shampoing dans les yeux ! », raconte-t-elle.

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Pourtant, et contrairement à ses habitudes, la Seaal n’a pas annoncé de coupures. « En tant qu’abonnés, nous avons le droit d’être informés lorsqu’une coupure pour travaux va survenir, afin de prendre nos dispositions. Nous n’en pouvons plus des coupures à la hussarde sans que nous soyons avertis en amont et sans qu’on nous présente des excuses en aval. Les pannes sur la station de dessalement du Hamma sont très fréquentes actuellement, lorsque ce n’est pas des canalisations qui explosent et qui nous privent d’eau », déplore la mère de famille.

Le rationnement de l’eau a complétement chamboulé la vie des Algériens. « La vie domestique est fortement  perturbée à cause d’une gestion anarchique de l’eau. Vous ne pouvez rien programmer, ni prendre une douche, ni  faire le ménage, ni laver du linge »,  se plaint Safia (45 ans).

Les habitants sont excédés. Juste après le Ramadan, la Seaal avait publié un communiqué sur sa page Facebook informant ses abonnées que l’eau sera désormais distribuée chaque jour entre midi et 8 h du matin, dans la wilaya d’Alger. Quelques heures plus tard, cette annonce a été retirée en douce. À la place, un autre communiqué annonçait que le programme de distribution adopté durant le mois de ramadan sera finalement maintenu.

« Incompréhensible !  Les coupures se sont poursuivies dans un désordre qu’on n’a jamais vu ! Vous pouvez avoir de l’eau à des heures régulières pendant 3 jours et ne recevoir aucune goutte par la suite. Cette gestion aléatoire qui nous rend dingues », dénonce Safia.

Les étages supérieurs des immeubles doublement pénalisés 

Même ceux qui se sont équipés de citernes se plaignent. « J’ai installé une citerne mais la pression est très faible, raconte El Hadi, père de famille. J’habite au 6e étage. Il faut attendre que tous les voisins du dessous aient rempli leurs jerricans, pris leurs douche et fermer leurs robinets avant d’avoir enfin un filet d’eau vers 3 heures du matin. Ma femme est exténuée par ces nuits blanches, passées à guetter une hypothétique goutte d’eau. Je vous laisse deviner la situation de notre famille composée de 7 personnes. Et ne comptez pas voir les citernes de la commune venir à la rescousse ! La population est livrée à elle-même. Il y a des quartiers qui ne reçoivent l’eau qu’une fois tous les 5 ou 6 jours. Voilà notre vie en 2021 ! ».

Les fuites : chutes du Niagara

D’autres habitants dénoncent le nombre impressionnants de fuites d’eau signalées mais jamais réparées. Ces images d’eau potables qui fuient sur les trottoirs font grincer des dents.

Au niveau de l’immeuble- pont du Telemly , à la rue Ben Battouche Abdelli, une fuite d’eau existe depuis de nombreuses années. Nous nous sommes rendus sur place. Les agents de sécurité de la Régie Foncière de la ville d’Alger, dont le siège se trouve juste à côté de cette fuite, se désolent.

 « Cela fait de nombreuses années que cette eau potable se déverse sur le trottoir. L’eau s’est même infiltrée dans l’immeuble du Pont entrainant l’inquiétude des résidents.  Nous avons contacté à maintes reprises les services de la Seaal, mais ils n’ont rien pu faire ».

À quelques mètres de cette ruelle, du côté des escaliers menant du Boulevard Krim Belkacem à la rue des Moussebeline, vers la clinique dentaire, une autre importante fuite est signalée. L’eau fuit jour et nuit sur le bitume. « Ça fait mal au cœur de voir toute cette eau potable gaspillée à l’heure où les barrages et les robinets sont à sec », déplore une riveraine.

Entre fuites non réparées depuis des années, réseau défectueux, programme aléatoire de distribution d’eau, les citoyens ne savent plus à quel saint se vouer. L’été qui approche à grands pas accentuent leurs inquiétudes. Y aura-il de l’eau pour tout le monde dans les robinets ? Le programme de distribution sera-t-il enfin respecté ?  Wait and see !

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