La Loi de finances pour 2025 est entrée officiellement en vigueur, mercredi 1ᵉʳ janvier. Parmi ses dispositions, la hausse de deux taxes sur le chiffre d’affaires. La taxe sur le chiffre d’affaires de la publicité et celle de la solidarité, prélevée sur les importations, sont revues à la hausse.
La hausse de la taxe sur la publicité constitue une charge de plus pour les entreprises, particulièrement celles du secteur des médias et de la communication qui traversent déjà une conjoncture économique difficile. Celle de la solidarité risque de rendre encore plus chers les produits importés.
Ces hausses surviennent alors que la précédente loi de finances avait supprimé la taxe sur l’activité professionnelle (TAP), prélevée directement sur le chiffre d’affaires.
Il faut dire que le gouvernement n’a pas tardé à la rétablir, sous d’autres appellations, pour certains secteurs, alors que d’autres sont épargnés.
L’article 117 de la loi de finances pour 2025 modifie l’article 63 de la loi de finances complémentaire 2010 relatif à la taxe de publicité applicable au chiffre d’affaires réalisé dans le cadre de l’activité publicitaire.
Cette taxe est revue à la hausse et passe de 1 % à 2 %. Elle doit être acquittée quel que soit le résultat de l’entreprise, excédentaire ou déficitaire.
Les médias algériens en grandes difficultés financières
Un taux énorme pour des entreprises médiatiques en grandes difficultés financières au moment où le marché publicitaire algérien traverse une grave crise.
Cette taxe s’ajoute à celles nombreuses que paient les entreprises médiatiques qui représentent entre 60 et 70 % de leur chiffre d’affaires.
Selon la LF 2025, le produit de cette taxe est affecté, comme suit :
• 50 % au profit du budget de l’État ;
• 25 % au profit du compte d’affectation spéciale n° 302-157 intitulé « Fonds national pour le développement de la technique et de l’industrie cinématographiques » ;
• 25 % au profit du compte d’affectation spéciale n° 302-156 intitulé « Fonds d’aide à la presse écrite, audiovisuelle, électronique et des actions de formation et de perfectionnement des journalistes et des professionnels de la presse. ».
Toujours au chapitre des augmentations, la taxe de solidarité prélevée sur les opérations d’importation est, elle aussi, revue à la hausse.
L’article 178 de la nouvelle loi de finances modifie la disposition de la loi de finances pour 2018 qui a institué une taxe dite de « contribution de solidarité » (TCS), applicable aux opérations d’importation de marchandises mises à la consommation en Algérie. Le taux de cette taxe, qui était de 2 %, passe désormais à 3 %.
Loi de finances 2025 : les taxes sur la publicité et la solidarité augmentent
Cette disposition risque d’avoir une retombée directe sur les prix des produits de consommation importés qui fait que l’augmentation sera répercutée par les importateurs sur le prix de vente aux consommateurs.
Les augmentations de taxes sont une manière de disposer de plus de ressources fiscales. Pour de nombreux observateurs, la véritable solution réside dans l’élargissement de l’assiette fiscale en l’étendard, particulièrement vers le secteur informel.
Or, dans la nouvelle loi de finances, il n’y a pas beaucoup de mesures à même de réduire l’ampleur du marché informel, si l’on excepte celle relative au paiement par les moyens bancaires.
La LF 2025 institue l’obligation d’effectuer les transactions immobilières, de vente de véhicules, d’équipements industriels et de bateaux de plaisance et les polices d’assurance obligatoire « par des moyens de paiement autres que l’espèce, à travers les circuits bancaires et financiers ».
Il s’agit d’un pas significatif dans la lutte contre le marché informel et le blanchiment d’argent. Mais ces pratiques ne se limitent pas aux types de transactions visées par la disposition de la loi de finances.
Les observateurs estiment que l’Algérie a besoin d’une véritable réforme fiscale axée sur la réduction des taxes et impôts sur les activités légales, moyen le plus efficace pour attirer vers la sphère légale une partie des acteurs du secteur informel qui se transformeront ainsi en contribuables supplémentaires.
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