Abdelmadjid Tebboune a rencontré mercredi des directeurs des médias publics et privés algériens en marge de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
Durant cette rencontre, le président de la République s’est exprimé sans langue de bois sur de nombreux sujets liés à l’actualité nationale et internationale.
La liberté de la presse en Algérie a été au centre des débats entre le chef de l’Etat et les représentants des médias. La position de l’Algérie au classement RSF 2023 a été abordée.
Dans son rapport sur la liberté de la presse dans le monde pour l’année 2023 publié mardi 3 mai, cette ONG a classé l’Algérie à la 136e position, en recul de deux places par rapport au classement de 2022.
L’Algérie devance le Maroc qui dégringole de 9 places (144e position), mais elle est devancée par la Tunisie (121e position) qui a reculé de 27 places en une année. Pour le président de la République, le classement RSF ne reflète pas l’état de la liberté de la presse en Algérie.
Aux critiques sur l’état de la liberté de la presse en Algérie, le président Tebboune a répliqué aussi par des critiques et des reproches.
Il a pointé l’acharnement de certaines ONG qui ne cessent, selon lui, de critiquer l’Algérie comme étant un pays où les libertés ne sont pas respectées.
« Ce sont des allégations non fondées », a-t-il dit. Pour le président Tebboune, l’Algérie « croit en ses enfants », en soulignant que certaines ONG comme RSF publient des « classements au gré de leurs dirigeants ». « RSF reste dans tous les cas une ONG », a-t-il dit.
Algérie au classement RSF : les critiques de Tebboune
Pour l’Algérie, le « seul classement à prendre en compte est celui de l’ONU et de ses institutions”, a tranché le président Tebboune, en mettant en avant la diversité des titres de presse disponibles en Algérie ainsi que leur nombre qui est « comparable à celui qu’on retrouve dans les pays développés ».
Sur les demandes d’aides émanant des médias qui font face à de graves difficultés financières, le président de la République a assuré que l’Etat était disponible pour « mettre tous les moyens à la disposition des titres de presse nationaux sans exception ».
Mais il a posé deux conditions. La première est la nécessité pour les journaux et les journalistes de s’organiser pour disposer d’un syndicat « fort » pour discuter avec les pouvoirs publics.
La seconde est de « faire preuve d’un haut sens de patriotisme dans la rédaction des articles et des critiques ». Pour le président Tebboune, les critiques doivent « servir l’intérêt national. »
Retour de la Syrie à la Ligue arabe : ce qu’a dit Tebboune
Outre la liberté de la presse en Algérie, le président Tebboune s’est exprimé sur le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe. Ce retour devait être acté lors du Sommet arabe d’Alger qui a eu lieu en nombre dernier, mais la Syrie a préféré repousser l’échéance pour ne pas aggraver les fractures au sein du monde arabe.
La question est à nouveau sur la table en prévision du prochain Sommet arabe qu’accueille l’Arabie saoudite le 19 mai prochain. Pour le président de la République, il est « impossible d’effacer » la Syrie qui est membre fondateur de l’organisation panarabe.
« L’Algérie n’a jamais position vis-à-vis de la Syrie », a rappelé le président de la République. « Ce que nous faisons est basé sur le fait que la Syrie est un membre fondateur de la Ligue arabe. L’isoler ou non ne signifie pas la priver de ses droits », a-t-il dit.
Le président Tebboune a rappelé que l’Algérie a apporté de l’aide et de l’assistance à la Syrie quand ce pays a été frappé par un tremblement de terre dévastateur en février dernier, « loin de tout calcul politique. »