La FIFA doit examiner ce jeudi 21 avril le recours introduit par la FAF contre Bakary Gassama, l’arbitre du match Algérie-Cameroun. Retour sur cette affaire en trois points.
Le 29 mars dernier, l’Algérie accueillait le Cameroun en match retour des barrages du Mondial 2022. Forts de leur succès à Douala sur le score d’un but à zéro, les Verts entendaient confirmer à Tchaker, leur stade mythique où ils n’avaient jamais perdu.
Avec l’avantage du but à l’extérieur, la mission semblait à portée de main des joueurs de Djamel Belmadi. Tout est réuni pour une grande fête. Le stade Tchaker de Blida, symbole des succès de l’EN, était rempli de supporters algérien, pour beaucoup, venus de très loin, et ont passé la nuit à Blida.
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1-La désillusion
À la 22’, c’est la douche froide. Contre le cours du jeu, le Cameroun marque son premier but par Choupo-Moting qui reprend du pied droit, un ballon mal dégagé par la défense algérienne.
Cette action a été entachée d’une faute flagrante d’abord sur Aissa Mandi qui a gêné l’intervention du gardien algérien Rais M’bolhi. Malgré les protestations des joueurs algériens, l’arbitre Bakary Gassama valide le but. Le ton est donné. Les craintes d’un arbitrage partial se confirment.
Le Cameroun revient ainsi dans la course à la qualification. Tout est à refaire pour l’Algérie qui doit marquer pour passer. Le match se termine 1-0 en faveur du Cameroun à l’issue du temps réglementaire. Place aux prolongations. À la 98′, Islam Slimani s’impose dans les airs contre deux adversaires camerounais. Après consultation du VAR, l’arbitre Bakary Gassama invalide le but pour faute de main.
Mais l’Algérie continue de pousser. À la 118′, le défenseur Ahmed Touba égalise d’une tête imparable et permet à remettre l’Algérie sur le chemin du Mondial. Dans les tribunes, c’est l’explosion de joie. Les Verts reviennent de loin, mais le plus dur est à venir. L’arbitre Gassama ajoute quatre minutes de temps additionnel.
Pendant que les Algériens fêtent la qualification dans les tribunes, Toko Ekambi profite de la confusion et inscrit le but de la victoire du Cameroun. Choc et incrédulité chez les Algériens. Le rêve du mondial s’évapore.
2-L’Algérie saisit la FIFA contre Gassama
Le coup de sifflet final devait être le début d’un feuilleton qui pourrait connaître son épilogue ce jeudi 21 avril, avec l’examen du recours introduit jeudi 31 mars, par la Fédération algérienne de football (FAF) contre l’arbitre Gassama et ses erreurs d’appréciation qui ont influé sur le résultat final du match.
« Nous avons présenté un dossier. Nous avons sollicité une enquête de la FIFA sur des aspects techniques durant le match qui ont eu une influence sur le résultat. Il y a des preuves que l’arbitrage n’a pas été neutre et honnête », a déclaré le 6 avril le patron de la FAF, Charaf-Eddine Amara.
Le dossier de l’instance fédérale algérienne comporte des vidéos des actions litigieuses qui auraient pu s’avérer à l’avantage de l’Algérie. Dans le sillage de la plainte déposée par la Fédération algérienne contre Gassama, des voix de plus en plus nombreuses appellent à rejouer le match. Mais Amara ne semble pas optimise quant à l’issue du recours contre Gassama.
« Il ne faut surtout pas donner de faux espoirs aux supporters algériens et leur promettre des choses qui ne se réaliseront peut-être pas », a-t-il affirmé, appelant à tourner la page de l’élimination du mondial et à regarder vers l’avenir. Mais cela ne semble pas réfréner les ardeurs des supporters algériens à rêver d’un autre match. Mercredi, des groupes de supporters établis en Europe ont observé un rassemblement devant le siège de la FIFA, en Suisse, pour contester l’arbitrage de Gassama.
3-L’arbitrage africain dans la tourmente
Depuis la rencontre de l’Algérie et le Cameroun et l’arbitrage contesté de Bakary Gassama, deux épisodes sont venus ternir encore davantage l’arbitrage africain, dont l’un a impliqué l’arbitre gambien.
C’était à l’occasion de deux rencontres (aller) des éliminatoires de la Ligue des champions africaine, qui ont eu lieu le 16 avril dernier. Lors du match entre Raja de Casablanca (Maroc) et le Al Ahly du Caire, un penalty imaginaire a été sifflé en faveur du club égyptien qui jouait à domicile. Les Marocains ont crié au scandale et se sont plaints auprès de la CAF et de la FIFA.
Le second acte a eu lieu lors du match entre le club congolais de Petro Atletico contre les Sud-Africains de Mamelodi Sundowns. L’arbitre zambien, Janny Sikazwe, n’a pas accordé un pénalty en faveur de Petro Atletico pour une main flagrante sur un joueur sud-africain dans sa surface. Fait notable : le très contesté gambien Bakary Gassama était aux commandes du VAR.
Ces deux épisodes relancent le débat sur l’arbitrage africain et ses dérapages qui continuent d’entacher le football africain, et l’empêchent de se hisser au niveau mondial. Ce n’est pas un hasard si aucune sélection africaine n’a jamais réussi à remporter le Mondial.