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Algérie-Espagne : l’aveu de Pedro Sanchez

Algérie-Espagne : l’aveu de Pedro Sanchez

L’Algérie et l’Espagne sont en crise ouverte depuis six mois. Une crise qui a réduit à leur plus simple expression les relations entre les deux pays, les échanges économiques et les livraisons d’énergie.

Pour la première fois depuis le début de la brouille, le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, reconnaît implicitement sa responsabilité dans la détérioration des relations entre l’Algérie et l’Espagne.

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Le 18 mars dernier, à la surprise générale, le gouvernement espagnol a effectué un revirement historique sur la question du Sahara occidental en annonçant son soutien au plan d’autonomie marocain.

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En réaction, l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Madrid et a suspendu en juin le traité d’amitié qui liait les deux pays depuis 20 ans, décision suivie du blocage du commerce et des retombées sur l’approvisionnement de l’Espagne en gaz algérien.

Très critiqué en interne pour son revirement sur la question sahraouie, Pedro Sanchez s’est exprimé à plusieurs reprises.

Dans les premiers mois de la crise, il a complètement ignoré la colère d’Alger, persistant à justifier son revirement, ce qui a d’ailleurs mené à la suspension du traité d’amitié.

Sous la pression de l’opposition et devant l’intransigeance de l’Algérie dans un contexte de crise énergétique mondiale, Pedro Sanchez a changé de fusil d’épaule, multipliant les appels du pied.

Ce mardi 13 septembre, il a même avoué, implicitement et pour la première fois, sa responsabilité dans la crise en indiquant que les deux pays sont en désaccord sur la question du Sahara occidental.

« En effet, nous avons un désaccord concernant le Sahara Occidental », a répondu Pedro Sanchez à une question de la télévision espagnole TVE.

Malgré la crise, le président du gouvernement espagnol s’est montré rassuré quant à l’approvisionnement en gaz de son pays.

Clins d’œil

Néanmoins, les données disponibles font état d’un net recul des livraisons en provenance d’Algérie, fournisseur historique de l’Espagne. Les deux pays sont reliés par deux gazoducs, dont un, le GME qui traverse le Maroc, avait été fermé avant la crise par Alger en raison de sa brouille avec son voisin maghrébin.

En juillet dernier, les livraisons algériennes de gaz naturel ont connu une baisse de 51 % par rapport au même mois de 2021. En août, il n’y a pas eu d’exportation de GNL vers l’Espagne.

Les chiffres ont été livrés par le Cores, l’organisme chargé des stocks stratégiques d’énergie en Espagne, alors que se poursuivent les négociations entre les deux pays pour la révision des tarifs des contrats de moyen terme.

Les médias espagnols, citant des responsables algériens, ont fait état de menaces directes de la partie algérienne de couper les livraisons de gaz si les Espagnols continuent à traîner les pieds dans les négociations.

La dernière sortie de Pedro Sanchez fait suite à une série d’appels du pied à l’adresse de l’Algérie pour mettre fin à la brouille.

Le 30 août, après la visite qualifiée de « réussie » du président français Emmanuel Macron en Algérie, le président du gouvernement espagnol a publiquement émis le vœu de s’y rendre lui aussi.

Le 1er septembre, il a déclaré que son gouvernement travaillait pour « réorienter la situation » et « restaurer les meilleures relations » avec l’Algérie.

Ces clins d’œil ont toutefois été complètement ignorés à Alger où aucune réaction officielle n’a été enregistrée.

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