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Algérie – États-Unis : « Les investisseurs américains veulent une législation claire sur l’investissement »

Algérie – États-Unis : « Les investisseurs américains veulent une législation claire sur l’investissement »

Les États-Unis et l’Algérie fêtent leurs fêtes nationales, ces 4 et 5 juillet, respectivement. « Une synchronisation qui témoigne des liens étroits qui unissent nos deux nations », déclare Elizabeth Moore Aubin, ambassadeur des États-Unis en Algérie. La diplomate s’exprimait, mardi 2 juillet, au cours d’une conférence de presse organisée pour l’occasion au siège de l’ambassade américaine à Alger.

Mme Aubin est partante, mais la date de l’arrivée du nouveau représentant de la première puissance mondiale en Algérie n’est pas encore connue. « Nous avons un système complexe pour la désignation du futur ambassadeur en Algérie. En attendant, je continuerai à apprécier chaque jour supplémentaire que je passerai en Algérie », dit-elle.

Depuis février 2022, elle a visité 43 wilayas et souhaite se rendre dans les 15 restantes avant la fin de sa mission en Algérie. Des visites destinées principalement au « renforcement des liens économiques » entre l’Algérie et les États-Unis, selon la diplomate.

« Les investisseurs américains veulent une législation claire sur l’investissement et un partenariat gagnant-gagnant avec les Algériens. Ils veulent aussi la possibilité de transférer leurs dividendes sans entraves. J’essaye aussi de comprendre les attentes des responsables et des partenaires algériens », résume-t-elle.

« Ils veulent aussi la possibilité de transférer leurs dividendes sans entraves »

« Le développement du partenariat économique est ma première préoccupation », déclare-t-elle sans ambages.

Selon la diplomate, le partenariat économique entre les deux pays se porte bien, avec notamment la présence d’une centaine d’entreprises américaines en Algérie, des échanges commerciaux s’élevant à 4 milliards de dollars par an et des investissements américains directs d’un volume dépassant les 6 milliards de dollars, ce qui fait des États-Unis le premier investisseur direct en Algérie, selon le FMI.

« L’investissement américain contribue au transfert de technologie et à la création d’emplois. Un tel investissement est rare ailleurs », assure Mme Aubin.

Le partenariat entre les deux pays continue de croître, indique l’ambassadrice, citant la conclusion d’accords entre Sonatrach, Chevron et ExxonMobil, ou encore l’autorisation obtenue récemment pour l’introduction en Algérie de gènes animaliers américains, ce qui va déboucher sur une « révolution dans l’élevage ovin et bovin en Algérie ».

Ligne Alger – New York d’Air Algérie : les discussions se poursuivent

Le niveau des échanges et des investissements est appelé à se développer davantage. Les entreprises américaines continueront à investir en Algérie qui est « une place idoine pour l’investissement et un leader dans l’entrepreneuriat ».

« Nous continuons à chercher des opportunités d’investissement en Algérie dans tous les domaines, dans les télécommunications, l’agriculture, l’industrie lourde, les industries de transformation, le médicament… », promet la diplomate.

L’autre priorité du moment d’Elizabeth Aubin est de concrétiser une ligne aérienne directe entre l’Algérie et les États-Unis.

« Ça me tient à cœur. J’ai toujours travaillé pour concrétiser une ligne directe entre l’Algérie et les États-Unis. Cela renforcera les liens entre les deux peuples et les échanges commerciaux », indique Mme Aubin, rappelant que les négociations sont en cours. Elle souligne toutefois que la conclusion d’un accord open skies prend parfois plusieurs années. « Je serai la plus heureuse si cette ligne se concrétise, que ce soit pendant mon mandat ou après mon départ », dit-elle.

Interrogée sur la délivrance des visas aux Algériens, l’ambassadrice ne s’est pas montrée très prolixe, se contentant de dire que des améliorations ont été apportées dans les services consulaires pour un meilleur accueil des demandeurs et plus de célérité dans le traitement des dossiers. S’agissant des visas immigration, Mme Aubin a indiqué que son pays apprécie « l’apport des immigrés algériens ».

Les États-Unis comptent plus de 30.000 immigrés originaires d’Algérie.

Le partenariat entre les deux pays, c’est aussi l’accompagnement de l’Algérie dans le passage à l’anglais et la coopération culturelle, rappelle la diplomate, citant le renouvellement pour cinq autres années du mémorandum d’entente sur la préservation du patrimoine.

L’Algérie et les États-Unis coordonnent sur Gaza, le Sahel et la Libye

Sur les questions internationales, la convergence est moindre évidemment, mais les deux capitales s’efforcent de coordonner sur plusieurs dossiers. « On ne peut pas nécessairement être d’accord sur tout, mais nous essayons de trouver les moyens de rapprocher nos points de vue », explique Mme Aubin.

Le dossier international le plus chaud du moment, c’est la guerre à Gaza. Les chefs de la diplomatie des deux pays, Ahmed Attaf et Antony Blinken, ont discuté au téléphone cinq fois depuis octobre dernier, de même que les représentants américain et algérien au Conseil de sécurité de l’ONU ont coordonné concernant la résolution de mars dernier appelant à un cessez-le-feu à Gaza.

Sur ce dossier précis, Alger et Washington convergent sur plusieurs points, comme le cessez-le-feu, la solution à deux États et l’acheminement de l’aide humanitaire, souligne l’ambassadrice. « Nous poursuivrons les efforts pour arriver à une solution à deux États », promet-elle.

Les deux pays poursuivent aussi leur coordination concernant la situation au Sahel et en Libye.

Tout en exprimant le regret de son pays de la démission de l’envoyé spécial des Nations Unies pour la Libye, Abdoulaye Bathily, Elizabeth Aubin assure que les États-Unis continuent à coordonner avec l’Algérie et les parties concernées pour que le peuple libyen puisse « décider de son avenir sans aucune intervention étrangère, notamment ces parties étrangères qui veulent déstabiliser la Libye à travers des mercenaires ».

Sur le Sahara occidental, Aubin a admis cette « vérité historique » que son pays a reconnu en 2020 la « souveraineté » marocaine sur ce territoire, mais elle assure que les États-Unis soutiennent les efforts de l’envoyé du SG de l’ONU Staffan de Mistura et que « la priorité de l’administration actuelle est de soutenir les efforts pour arriver à une solution durable et juste dans la région ».

S’agissant de la réforme de l’ONU et les demandes africaines dans ce sens, l’ambassadrice a fait état d’une « position positive » de Washington vis-à-vis de cette question.

Interrogée sur la possibilité d’une visite « de très haut niveau » entre les deux pays, Elizabeth Aubin l’a exclu dans l’immédiat à cause des élections présidentielles algériennes et américaines en septembre et novembre prochains, tout en soulignant que « tout reste possible ».

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