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Algérie – France : de nouvelles réactions aux propos de Macron

Algérie – France : de nouvelles réactions aux propos de Macron

Par Leo Altman - Adobe Stock
France - Algérie

Les réactions se poursuivent en Algérie aux propos tenus par le président français, notamment sur l’affaire Boualem Sansal.

Devant les ambassadeurs de France réunis à l’Elysée lundi 6 janvier, Emmanuel Macron a estimé que l’Algérie se « déshonore » en maintenant l’écrivain franco-algérien en détention.

« L’Algérie que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d’enfants et tant d’histoires entre dans une histoire qui la déshonore, à empêcher un homme gravement malade de se soigner. Ce n’est pas à la hauteur de ce qu’elle est », a déclaré le président français, alors que les relations entre les deux pays sont extrêmement tendues depuis plusieurs mois.

Le ministre français des Affaires étrangères « remet en cause la validité de nos décisions et son président réduit à si peu l’honneur de l’Algérie. Faire de notre pays une question de politique intérieure de la France éloigne toute perspective de normalisation souhaitée par les bonnes volontés de deux côtés", a réagi sur X le diplomate et ancien ministre Abdelaziz Rahabi, aux propos d’Emmanuel Macron et à ceux tenus avant lui par son chef de la diplomatie, Jean-Noël Barrot.

Dimanche 5 janvier, Barrot avait remis en cause les décisions prises par la justice algérienne à l’encontre de Boualem Sansal. "La France est très attachée à la liberté d’expression, la liberté d’opinion et considère que les raisons qui ont pu conduire les autorités algériennes à l’incarcérer ne sont pas valables », a-t-il jugé sur RTL

Mohamed Meziane : « Nous faisons la distinction entre le peuple français, la République française et le colonialisme »

La première réaction officielle en Algérie à la sortie du président français est venue lundi du bureau de l’Assemblée populaire nationale (APN, chambre basse du Parlement), qui a qualifié les propos d’Emmanuel Macron d’« irresponsables », condamnant une « ingérence flagrante dans les affaires intérieures de l’Algérie et une violation de sa souveraineté et de sa dignité sur une question examinée conformément aux lois algériennes ».

Le bureau de l’APN a rappelé que l’Algérie a subi les « pires violations pendant la colonisation française » et refuse de « recevoir des leçons dans le domaine des droits de l’Homme et des libertés ».

Le même jour, le ministre de la communication, Mohamed Meziane, a évoqué lors d’une rencontre à Alger la relation algéro-française et la période coloniale.

« Nous faisons la distinction entre le peuple français ami, avec lequel nous avons des liens d’amitié et de respect, la République française, à laquelle nous vouons tout le respect, et les autorités coloniales qui ont occupé injustement l’Algérie », a déclaré le ministre.

Mohamed Meziane a rappelé la description faite de la période coloniale par le président de la République Abdelmadjid Tebboune lors de la rencontre gouvernement-walis, le 24 décembre.

« Les historiens objectifs ont dit que la France est venue (en Algérie) pour fuir ses problèmes intérieurs. Elle a colonisé un peuple qui lui a apporté aide et assistance lorsqu’elle était assiégée par l’Europe. On peut bien parler d’ingratitude », a déclaré le ministre de la communication.

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