Pour la clôture des Jeux méditerranéens d’Oran 2022 mercredi 6 juillet, DJ Snake était présent. La venue du musicien franco-algérien éclipse presque le reste des activités prévues pour la cérémonie de clôture.

Pour des raisons techniques compréhensibles, la grande star n’a pas chanté devant le public oranais, mais sa seule présence a ravi tout le monde. DJ Snake s’est fait une place dans le monde de la musique.

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Il y a quelques semaines, ce n’est pas une grande salle parisienne qu’il a réussi à remplir, mais le second plus grand stade de la capitale française, le Parc des Princes.

Le DJ est aussi populaire en France, où il vit, qu’en Algérie, le pays d’origine de sa mère. Des deux côtés de la Méditerranée, il est revendiqué avec fierté, et c’est dans l’ordre des choses.

Peu avant le début des jeux d’Oran, il a sorti un clip qui a fait un tabac en Algérie et dans le monde. “Disco Maghreb“, c’est son titre, est un clin d’œil à une certaine belle époque, celle de l’éclosion des plus grands noms du raï oranais dans les années 1980 et 1990. Disco Maghreb est la maison d’édition qui a lancé Khaled, Hasni et tous les autres qui ont porté le rai à l’universalité.

Pendant les JM d’Oran 2022 (25 juin – 6 juillet), le siège qui l’abritait, aujourd’hui délabré, est devenu un lieu de pèlerinage pour les visiteurs d’Oran. Cela, bien sûr, grâce au clip de DJ Snake.

L’Algérie est fière d’être la patrie d’origine de ce grand chanteur, comme elle l’a toujours été à chaque fois qu’elle a enfanté un grand nom de l’art, des sports ou des sciences.

Pour ces jeux d’Oran, qui rassemblent toute la jeunesse du bassin méditerranéen, la présence de DJ Snake était en quelque sorte nécessaire, en tout cas très symbolique en sa qualité d’enfant des deux rives.

Lui-même l’a compris et a tenu à venir même s’il ne doit pas se produire sur scène. Il vient assister à la clôture de la fête de la jeunesse méditerranéenne, dans son pays d’origine qui, à plus forte raison, célèbre également le soixantième anniversaire de son indépendance.

Une indépendance que certaines parties en France ne digèrent toujours pas, soit ces mêmes parties qui ne ratent pas une occasion pour s’en prendre aux enfants d’immigrés dont fait partie justement DJ Snake.

Quelques jours avant la célébration de l’événement, les députés de l’extrême-droite, élus en grand nombre lors des dernières élections législatives, ont transformé l’hémicycle du parlement français en tribune pour exprimer leur nostalgie de l’Algérie française.

Un discours que beaucoup en France, heureusement, ne partagent pas. Quelques jours après avoir fait danser la jeunesse parisienne dans un grand stade plein à craquer, DJ Snake est venu remplir de fierté la jeunesse oranaise.

Comme tous les enfants d’immigrés, il constitue une richesse commune pour les deux rives. Comme d’autres grands noms, à l’instar de Zinedine Zidane que l’Algérie accueillait aussi avec joie à chaque fois que l’occasion se présentait.

Les sujets qui fâchent et qui divisent ne manquent pas entre les politiques des deux bords de la Méditerranée. Mais les motifs de rapprochement existent aussi.

L’Algérie et la France par exemple se chamaillent régulièrement mais l’importance de la dimension humaine de leur relation l’empêche à chaque fois de se dégrader outre-mesure.

Pour les deux rives de la Méditerranée, l’immigration est une chance, n’en déplaise à ceux qui s’entêtent à la présenter comme un boulet.

La dimension humaine constitue un pont qui relie les deux, l’Algérie et la France, qu’aucune force hostile de part et d’autres de la Méditerranée, ne peut ébranler.

Mais cette richesse est peu exploitée par les deux pays pour tisser des liens politiques, culturels et économiques plus forts.

En Algérie, les tentatives de faire participer la diaspora au développement du pays ont donné des résultats médiocres, faute de volonté politique suffisante.