Le dégel dans les relations algéro-françaises se confirme. Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a eu ce samedi 27 juin une conversation téléphonique, la deuxième en moins d’un mois, avec son homologue français Emmanuel Macron.
« L’entretien s’est déroulé dans une ambiance empreinte de parfaite cordialité et d’amitié partagée, et a permis aux deux présidents de passer en revue les relations bilatérales, pour convenir de reprendre les contacts au plus haut niveau et de relancer la coopération dans tous les domaines », indique un communiqué de la présidence de la République.
Le dégel est d’autant plus palpable que la même source parle de « concordance sur les points de vue », notamment à propos de la situation en Libye et au Sahel. « L’entretien a permis aux deux présidents d’avoir un échange sur les questions régionales d’intérêt commun, à la lumière des derniers développements, de la situation au Sahel et en Libye, sur lesquelles une concordance sur les points de vue s’est dégagée », lit-on encore dans le communiqué.
Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel ont eu un premier entretien téléphonique mardi 2 juin, au cours duquel ils avaient « exprimé leur solidarité face à la pandémie de Covid-19, fait le point sur la situation au Sahel et en Libye et affirmé leur volonté de travailler ensemble pour la stabilité et la sécurité dans la région », « dans l’esprit d’amitié, de coopération et de respect mutuel de leur souveraineté qui anime les relations entre la France et l’Algérie », avait précisé un communiqué de la présidence française un communiqué de l’Élysée.
Le dernier contact entre les deux chefs d’État remontait au 17 mars, par téléphone également, avant que les relations entre les deux pays ne passent par une période de froid qui a atteint son paroxysme le 28 mai, avec la convocation par l’Algérie de son ambassadeur en France suite à la diffusion par des chaînes de télévision publiques françaises de documentaires jugés tendancieux sur la situation en Algérie.
Le 12 juin, le président Tebboune a déclaré qu’il n’avait aucun problème avec Emmanuel Macron, imputant les turbulences dans les relations entre les deux pays à des « lobbies ».
« J’ai dit par rapport à la France qu’il y a des lobbies, et nous avons évoqué ce sujet, qui cherchent à allumer le feu, parce que la France et l’Algérie, sont deux pays indépendants, deux grands États, un en Afrique et l’autre en Europe. Il faut qu’on travaille ensemble, mais il ne faut pas laisser ces lobbies nous conduire sur une autre voie, celle de la confrontation, nous avons nos enfants là-bas. Ne serait-ce que pour eux, on est obligés de travailler avec ce pays », a-t-il indiqué lors d’une rencontre avec des représentants de la presse nationale.