En France, les relations avec le Maroc et l’Algérie continuent d’alimenter les débats et la droite ne rate aucune occasion pour exprimer sa préférence entre les deux pays maghrébins, comme s’il s’agissait d’une question de choix.
Dans un contexte marqué par un réchauffement des relations entre l’Algérie et la France après un été plutôt « froid », une figure du parti Les Républicains revient à la charge. Pour Xavier Bertrand, la France doit faire un choix entre le Maroc et l’Algérie. Pour lui, il n’y a pas à tergiverser.
“S’il y a un choix à faire aujourd’hui, je choisis le Maroc”, a déclaré dimanche 5 novembre sur France Inter le président de la région Haut-de-France. Un choix cité selon lui par « l’attitude du président algérien qui n’a pas hésité à remettre le couplet anti-France » dans l’hymne national Kassaman, a justifié Xavier Bertrand. Cette affaire avait suscité une polémique entre les deux pays en juin dernier.
Au même moment, le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin était à Alger pour une visite surprise où il a été reçu par le président Abdelmadjid Tebboune et son homologue algérien.
France : une figure de la droite clame sa préférence pour le Maroc au détriment de l’Algérie
Gérald Darmanin a remercié le président algérien de l’avoir reçu à la demande du président Emmanuel Macron et a indiqué avoir remis un message du président français à Abdelmadjid Tebboune.
Rien n’a filtré sur les discussions entre Darmanin et Tebboune, le ministre de l’Intérieur français a indiqué sur le réseau social X avoir abordé avec son homologue algérien Brahim Merad la coopération entre les deux pays dans le domaine de la « criminalité organisée, la droite, les migrations et la sécurité civile. »
Xavier Bertrand a en outre réitéré la position de son parti sur l’accord de 1968 qui régit les conditions de circulation des ressortissants algériens en France. Cette fois, il met une condition à cette remise à plat de cet accord auquel tient l’Algérie.
« Cela fait des années que je dis que cet accord doit être remis à plat » surtout si l’Algérie « ne change pas d’attitude », a dit Xavier Bertrand.
En décembre 2022, le président Tebboune a dit que l’Algérie tenait à cet accord et sa position n’a pas changé depuis. A Alger, on remarque qu’une dénonciation unilatérale de l’accord de 1968 signifie la suppression des Accords d’Evian, puisque les « deux accords sont liés ».
Xavier Bertrand a aussi plaidé pour une sortie de la « glaciation diplomatique » avec le Maroc. Historiquement, le Maroc est un « pays ami » de la France, a ajouté Xavier Bertrand, qui a été plusieurs fois ministre.
« Il faut qu’on rétablisse des relations normales », a-t-il plaidé, en soulignant que c’est à la France de faire les « efforts nécessaires » et « d’être claire » notamment sur la question du Sahara occidental.
Depuis la signature des Accords d’Abraham en 2020 qui ont acté la normalisation des relations avec Israël et la reconnaissance par les Etats-Unis de la marocanité du Sahara occidental, le Maroc fait pression sur la France pour reconnaître elle aussi sa souveraineté sur les territoires sahraouis occupés.
Pour y arriver, le Makhzen peut compter sur la droite et l’extrême-droite ainsi que sur le soutien du nouvel allié, Israël, dont la guerre contre à Gaza a montré l’étendue de son influence en France.
En mai dernier, lors d’une visite au Maroc, le président de Les Républicains Eric Ciotti et Rachida Dati ont fait part de leur reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental occupé, et ce en contradiction avec la position officielle de la France qui soutient le plan d’autonomie marocain. Seuls deux pays ont reconnu la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental : les Etats-Unis et Israël.
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