Un conseiller du président français a annoncé mardi 8 novembre qu’Emmanuel Macron a invité le président Abdelmadjid Tebboune à assister à la conférence sur la Libye qui s’ouvre vendredi 12 novembre à Paris.
Mais, semble-t-il, ce n’est pas de vive voix que le chef de l’Etat français a invité son homologue algérien, mais par un courrier envoyé par les canaux diplomatiques.
Le journal français l’Opinion rapporte en effet ce mercredi que M. Macron a tenté lundi soir de joindre son homologue algérien, en vain. M. Tebboune n’était pas au bout du fil, selon la même source.
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Les relations entre les deux pays traversent une crise sans précédent depuis début octobre suite à des propos très controversés tenus par le président français.
Celui-ci avait critiqué le « système politico-militaire » algérien, vivant de « la rente mémorielle » et s’est interrogé si la nation algérienne existait en tant que nation avant sa colonisation par la France en 1830.
L’Algérie a notamment rappelé son ambassadeur à Paris dès le 2 octobre et fermé son espace aérien aux avions de l’armée française qui se rendent au Nord-Mali dans le cadre de l’opération Barkhane.
Dans un entretien publié le 10 novembre dans le journal Allemand Der Spiegel, M. Tebboune a indiqué qu’il ne sera pas le premier à reprendre langue avec son homologue français.
« Je ne serai pas celui qui fera le premier pas »
«Je ne serai pas celui qui fera le premier pas, sinon, je perdrai tous les Algériens. Il ne s’agit pas de moi, mais d’un problème national. Aucun Algérien n’accepterait mon contact avec ceux qui nous ont insultés », a déclaré le président algérien qui, depuis son élection en décembre 2019 et jusqu’au déclenchement de la crise actuelle, avait plutôt de bons rapports avec son homologue français.
Beaucoup attendaient de connaître le niveau de représentation de l’Algérie à la conférence de Paris sur la Libye pour se prononcer sur l’avenir immédiat des relations avec la France, une éventuelle présence du président de la République dans la capitale française pouvant constituer une occasion pour amorcer le dégel.
Mais avec cette révélation du journal français, il y a sans doute peu de chances de voir Abdelmadjid Tebboune se déplacer à Paris cette semaine.
Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, pourrait éclaircir cette question cet après-midi au cours ou en marge de son intervention à la clôture de la conférence des ambassadeurs et consuls d’Algérie.